En cas de crise sanitaire, les cliniques assumeraient pleinement leur mission de service public

Petit rappel historique : jusqu’à la fin des années 90, les services d’urgences reconnus et rémunérés n’existaient que dans les hôpitaux, mais pour autant, les cliniques accueillaient déjà des patients nécessitant des interventions en urgence.

On dénombre actuellement 134 centres d’urgences dans les établissements de santé privés (accueillant chaque année plus de 2,2 millions de patients), mais en pratique, un plus grand nombre de cliniques accueillent les cas d’urgences.
Vers le début des années 2000, les SAU et les UPATOU sont créés, agréés de façon permettant aux  services d’urgences des cliniques et hôpitaux privés d’être enfin reconnus. Depuis quelques années, ces services sont regroupés sous une seule appellation : les SU (services d’urgences).
Ces centres d’urgences sont soumis aux mêmes critères d’évaluation dans le privé et dans le public : une visite de conformité permet d’estimer le nombre de salles, de personnels, les équipements… Et partout, ces services répondent à la même obligation d’accueil de toute personne qui se présente avec interdiction de pratiquer le dépassement d’honoraires. Hôpital ou clinique, tous répondent donc aux mêmes exigences.

Alors quelle gestion de la crise sanitaire ? En théorie, qui dit « crise » dit « effet soudain » et éventuellement « afflux massif de patients ». Partant de ce postulat, il y a de fortes chances pour qu’une crise sanitaire à proprement parler draine un grand nombre de personnes vers les services d’urgences. Une vraie crise sanitaire, ce serait par exemple une intoxication massive. Une crise sanitaire, c’est par exemple ce qui se passe au Japon, à Fukushima. En France, nous connaissons bien entendu des épidémies, mais il y en a toujours eu et il y en aura toujours, et une épidémie n’est pas forcément une crise sanitaire.

Cela étant, si une crise sanitaire survenait, les pouvoirs publics ont déjà prévu des mesures. Les hôpitaux et cliniques privées seraient obligés de mettre en œuvre un plan blanc « afflux massif de patients » mobilisant toutes les compétences et toutes les volontés. Par exemple, au moment de la campagne de vaccination contre la grippe A, tous les acteurs de la santé ont été impliqués, les cliniques, au même titre que les hôpitaux, ont agi car c’est leur mission. L’hôpital ne peut donc pas se prévaloir d’être le seul à pouvoir intervenir en cas de crise ne serait que parce qu’il ne pourrait pas faire face seule, et a besoin des compétences reconnues et des capacités des cliniques.