Une campagne douce

Alors que dans quelques jours, à l’occasion de la Saint Valentin, des milliers d’amoureux se déclareront leur flamme, le cabinet de Xavier Bertrand nous annonçait hier une « campagne tarifaire la plus douce possible« . La prétendante n’est pas née de la dernière pluie et c’est à l’aune des chiffres publiés au 1er mars que nous mesurerons notre côte d’amour ou de désamour. Notre rivale est séduisante et pleine d’atours, toutefois sa dot est élevée. Nous persistons et signons : les économies réalisables dans le secteur public se chiffrent en milliards, 7 pour être précis (Rapport Cour des comptes de septembre 2011) nécessaires aujourd’hui à la collectivité nationale. Notre secteur et davantage encore le citoyen, « 3ème payeur », n’ont pas à supporter le prix de la désorganisation. Notre campagne tarifaire avance au rythme de nos rendez-vous à la DGOS, à Bercy, à la santé pour négocier pas à pas les dossiers sur lesquels nous avons une marge de manœuvre. Alors, l’hôpital, partenaire ou rival ? Il est temps de tenir un langage de vérité, d’une part en notre sein et ce sera l’objet d’une session de travail du Conseil d’administration de la FHP-MCO lors du séminaire des 4 et 5 avril prochain à Lyon, et d’autre part avec l’ensemble de nos interlocuteurs. Après tout, le mariage n’est peut être pas avec le partenaire qu’on imagine ? Et si il s’appelait « ESPIC » et non « Public » ?

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

Suivi de la campagne tarifaire
Nous portons depuis le mois de mai 2011, 7 propositions pour le développement de la chirurgie ambulatoire (en PJ pour mémoire : 7 propositions). La DGOS reprend nombre de nos idées (certaines partagées avec l’AFCA notamment) et travaille sur 6 nouvelles mesures :
Mesure 1 : tarifs uniques (12 nouveaux GHM avec le même tarif en J et en niveau 1).
Mesure 2 : rapprochement tarifaire sur 18 GHM (réduire les écarts entre le J et le niveau 1 d’HC).
Mesure 3 : incitation pour les GHM de chirurgie sans J, avec borne basse,– suppression des bornes basses.
Mesure 4 : poursuite de revalorisation des tarifs ambulatoires de chirurgie classés en J et lorsque l’écart observé entre les tarifs et les coûts ajustés est défavorable.
Mesure 5 : adaptations de la classification en 2012 (création de nouveaux J).
Mesure 6: lancement de travaux approfondis sur la classification.

Mobilisation de la FHP Dialyse
La DGOS campe sur une position qui vise à favoriser l’activité de dialyse hors centre en baissant le financement de la dialyse en centre. Décision étayée par aucune étude financière ni médicale et qui ne prend pas en compte l’évolution du profil âgé et polypathologique des patients dialysés en centre, pour qui, la dialyse péritonéale notamment, ne constitue pas une réponse adaptée. Un revirement du ministère qui rend incohérents les investissements majeurs effectués ces dernières années dans les centres privés. Pour l’heure, aucun critère objectif d’orientation des patients n’est établi par les tutelles. A suivre de très près…

Elus par l’ANAP
39 établissements privés ont répondu à l’appel à projet de l’ANAP concernant l’accompagnement du développement de la chirurgie ambulatoire. Trois critères les départageront : un taux de chirurgie ambulatoire inférieur à 40%, au moins 4000 hospitalisations complètes et au plus un établissement par région. Les 8 élus seront connus sous quinzaine. Par ailleurs, 24 répondants pour l’appel à projet de benchmarking du développement de la chirurgie ambulatoire. Quatre critères (centre autonome spécialisé, pratique de l’ambulatoire et hospitalisation, pluridisciplinaire avec 2 spécialités dominantes, et sans spécialité dominante) permettront de dégager les 7 élus.

La semaine politique
Marquée principalement par les interventions de François Hollande : « Je ne connais pas de professionnels qui se satisfassent de la politique hospitalière actuelle. Chacun mesure désormais les limites de la tarification à l’activité (T2A), son caractère inflationniste, inadapté à beaucoup de pathologies et dangereux pour les valeurs hospitalières. Elle devra être profondément réformée et il faudra diversifier les modes de financement. Je mettrai fin à la convergence public-privé, facteur d’une concurrence déloyale et inappropriée. L’hôpital doit être considéré comme un service public et non comme une entreprise« .
Selon un sondageeffectué fin janvier par le Journal international de médecine (JIM), Nicolas Sarkozy recueille 29% d’intentions de vote auprès des professionnels de santé au premier tour de l’élection présidentielle, soit un recul de 10 points par rapport au sondage réalisé par le JIM début février 2007, à l’occasion du précédent scrutin. Suivent François Bayrou avec 25%, en recul de 5 points et François Hollande avec 24%, en hausse de 6 points par rapport à Ségolène Royale.Trouver des liquidités
Les hôpitaux publics sont en pleine tourmente financière, incapables d’obtenir des liquidités. Deux tiers des hôpitaux sont menacés de cessation de paiement si rien n’est fait pour favoriser le crédit bancaire. L’hôpital public va devoir trouver 700 M€ pour financer les comptes épargne-temps (CET).

Un impôt sur notre santé, c’est non !
Selon la Mutualité française, plus d’un million de personnes ont désormais signé la pétition intitulée « Un impôt sur notre santé. C’est non ! », lancée en septembre dernier pour protester contre la décision du gouvernement de doubler la taxation des contrats complémentaires dits « responsables » (qui bénéficient d’aides fiscales). Certes, cela démontre que l’accès aux soins est une préoccupation majeure de nos citoyens mais également que la Mutualité française, forte de 600 mutuelles et d’environ 20 millions d’adhérents est un lobby majeur dans notre pays.