Une histoire d’amour

François Hollande a forgé son caractère politique en opposition à un père autoritaire….médecin ORL et ex-propriétaire de clinique à Rouen. Qu’en pensent nos collègues psy : ce rapport au père sera t-il un élément facilitateur ou au contraire un frein à nos relations avec le nouveau gouvernement ? Notre bataille pour la convergence, hier difficile, est aujourd’hui inaudible pour le grand public. Mais quoiqu’en disent les détracteurs, les 7 milliards d’économie estimés par la Cour des Comptes promis par la convergence restent très tentants par ces temps de disette…Nous verrons donc. En attendant, les Français ont voté pour la justice sociale ? Nous démontrerons comment celle-ci se décline dans nos établissements. Pour une mixité sociale ? Nous attesterons de cette diversité dans nos patientèles et chez nos salariés. Pour une vie meilleure ? Nous préciserons la qualité de nos soins. Pour une nouvelle humanité ? Nous énoncerons la longue liste de nos missions de service public. Les Français et nous… une longue histoire d’amour.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

Session extraordinaire
François Hollande devrait missionner la Cour des comptes pour un audit sur l’état des finances publiques, sans doute publié dès juin. S’agissant de la Sécu, les chiffres prévisionnels de la commission des comptes (mi-juin) sont également très attendus. Ces diagnostics permettront de préciser la stratégie budgétaire du gouvernement, qui sera dévoilée dès la session extraordinaire du Parlement (entre le 3 juillet et le 2 août) : présentation du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques (avec trajectoire de retour à l’équilibre en 2017) ; loi de finances rectificative (réforme fiscale) mais aussi loi de financement de la Sécurité sociale rectificative (abrogation de la TVA sociale, augmentation annoncée de l’ONDAM à 3 %…)

L’Anap propose un outil logiciel d’amélioration
Le Nouvel outil pour l’amélioration des organisations hospitalières, ce logiciel, Aelipce, a été conçu pour faire face à « la multiplicité d’outils indépendants d’aide à la décision ». L’objectif est de lier l’activité, les ressources humaines, le capacitaire, la surface, l’économique et le financier. Il peut être ensuite utilisé pour la construction et la comparaison d’organisations médico-soignantes, le dimensionnement capacitaire des éléments du plateau technique, le dimensionnement en surface des activités cliniques et médico-techniques, l’évaluation de l’impact d’une modification d’organisation en surface et en coûts d’exploitation et la réalisation d’un bilan de chaque projet avec en particulier l’évaluation et la comparaison des recettes et dépenses de chaque projet organisationnel. Journées de formation ANAP : www.anap.fr

Penser le parcours
Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) plaide depuis plusieurs mois pour une médecine de « parcours ». Dans un rapport rendu fin mars, l’institution a demandé à la HAS de développer, en plus de ses traditionnelles recommandations de bonnes pratiques, des recommandations de « parcours », notamment pour les maladies chroniques et les polypathologies. Le HCAAM estime à « plusieurs milliards d’euros l’ordre de grandeur financier des effets d’une mauvaise prise en charge du parcours de soins des personnes âgées dépendantes sur la seule dépense hospitalière ». « C’est autour de l’amélioration de la qualité des parcours de soins que se situe aujourd’hui un des gisements décisifs de qualité soignante et d’efficacité économique de notre système de santé », affirme t-il.

Credit Crunch
Dexia s’est effondré et aucune banque traditionnelle ne veut prendre le relais. Pourtant, les besoins de crédits pour le secteur public sont là, tant de long terme, nécessaires pour les investissements (1,5 Md€), que de trésorerie (600 M€) pour leur fonctionnement courant. La FHF s’alarme : deux tiers des hôpitaux, notamment des petites et des moyennes structures, pourraient être prochainement en cessation de paiement. Une partie des chantiers prévus en 2012 est arrêtée, avec des conséquences catastrophiques pour le secteur du BTP et les économies locales. Partout en France, les directeurs d’hôpitaux ont parfois du mal à payer les salaires de leur personnel.

Moins mais plus cher
En dix années d’activités, l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux, des incidents iatrogènes et des infections nosocomiales (ONIAM) a examiné près de 30 000 dossiers et proposé une offre d’indemnisation acceptée par 95% des victimes. Son expertise et ses compétences se sont élargies au fil des années : l’indemnisation des préjudices nés de transfusions sanguines, de vaccinations obligatoires, de la grippe A(H1N1) ou bien du Médiator. Pour cette année, 669 dossiers ont été reçus par l’ONIAM en provenance des CRCI, 1 612 protocoles envoyés, 384 dossiers clos et 44,06 millions d’euros d’indemnisation attribués. En nombre de dossier, les chiffres diminuent mais le montant moyen par dossier clos progresse, lui, de 8,75% à plus de 86 000 euros. En 2011, 59 infections nosocomiales ont donné droit à réparation par la solidarité nationale.

L’IGAS souligne les distorsions tarifaires
L’IGAS vient de rendre un rapport sur la T2A et le management. Pierre-Louis Bras évoque l’existence de rentes de situation, et l’abondance des distorsions tarifaires, à l’avantage tantôt du public, tantôt du privé. « Dans le secteur privé, la cataracte demeure très survalorisée car diminuer les tarifs risquerait de mettre en difficulté certaines cliniques ». Les conclusions de l’IGAS figureront en bonne place sur le bureau de Marisol Touraine, de même que celles consacrées aux fusions et aux coopérations hospitalières, objet d’un autre récent rapport.