3 questions à Dr Guillaume Marchand, fondateur et président de dmd Santé.

3 questions à Dr Guillaume Marchand, fondateur et président de dmd Santé.
Comment est né dmd Santé ? dmd santé est né d’une question simple : nous nous sommes demandé ce que valaient les innombrables applications de santé. Était-ce un gadget, ou au contraire un véritable outil médical ? Quelle est leur véritable valeur d’usage ? A l’heure où la médecine prend un nouveau virage numérique, il était temps de se pencher sur ces questions. En 2013, il existe 100 000 applications santé dans le monde, dont 40 000 réellement dédiées à la médecine (900 pour la France). Nous avons enlevé les applications sur le footing et la musculation, et nous avons mis en place une évaluation collaborative, en nous appuyant sur un panel de médecins pour les applications professionnelles, et sur un panel de patients et de médecins pour les applications grand public. Nous avons mis en place un système de notation sur 20, compréhensible par tous. Au-dessus de 16 sur 20, nous recommandons une application. Il faut savoir que les applications santé sont produites et mises à disposition sans aucun contrôle dans les boutiques en ligne. Il n’y a aucune espèce de régulation, tout le monde peut produire une application, et la commercialiser. Cependant, si les applications ont vocation à être utilisées comme un produit de santé, il faut qu’elles se fassent répertorier comme dispositif médical, avec un marquage CE comme pour les pacemakers. Le problème est que sur le marché des applications, posséder un marquage CE est très contraignant et n’est pas identifié comme un signe de qualité par les éventuels acheteurs. Cela coûte de l’argent, ralentit la production et ne fait pas augmenter le taux de téléchargement. Il faut donc trouver un autre moyen pour se différencier.

 

Quels sont les champs thématiques des applications de santé ? Le premier champ est l’information sur la santé. Une application informe par exemple les personnes allergiques avec une cartographie de l’arrivée des floraisons et de l’arrivée des pollens. Une application de rappel de pilule informe aussi sur la marche à suivre en cas d’oubli. Un autre champ est le suivi de pathologies chroniques, comme c’est le cas pour la prise de glycémie capillaire chez les patients diabétiques. L’application recueille les données et les restitue sous forme de courbe ou de tableau. Les données sont affichées directement sur l’iPhone, de façon claire et lisible. Pour nous, c’est 25 % de temps gagné en consultation. Ce marché est en expansion : en 2013, 21 % des applications concernaient les professionnels ; aujourd’hui, nous sommes déjà à 40 %. Le marché fait une offre plus concrète et moins ludique. Enfin, ces applications peuvent aussi aider les professionnels à se former. Certaines applications pédagogiques permettent de faire le point sur une discipline où l’on se sait moins performant, par exemple. La mobilité permet de participer par exemple aux réunions de concertations pluridisciplinaires à distance.

Et s’il fallait n’en garder que trois ? Je pense à MedCalc, une application qui permet de faire tous les calculs de formulation en médecine, et qui regroupe tous les scores d’examens médicaux. Elle fait baisser le risque d’erreur, simplifie le travail et permet de réaliser des gains de temps. C’est l’application de médecine la plus téléchargée. Je citerais aussi Vaccins 2014, qui est un calendrier à l’usage des professionnels pour offrir un rappel des vaccins à pratiquer. Et Honoraires, une application qui permet de calculer le coût réel d’une consultation, en prenant en compte le déplacement en kilomètres, le type de soin pratiqué, la durée, etc. Honoraires fonctionne pour toutes les spécialités.