PACA et Corse, la place des cliniques ne fait pas débat

En région PACA et en Corse, la place de l’hospitalisation privée ne fait pas débat

En région Paca et en Corse, à l’instar de l’Ile-de-France et de Rhône-Alpes, l’offre de l’hospitalisation privée est particulièrement forte et diversifiée en termes de prise en charge.

« Des pôles d’excellence privés en cardiologie, neurologie ou dans d’autres spécialités hautement spécialisées ont le même recrutement régional et inter-régional que des CHU », précise Jean-Louis Maurizi, président de la FHP Sud-Est (regroupant les établissements privés de PACA et de Corse).

Pour Jean-Louis Maurizi, « les qualités d’innovation et d’adaptation des établissements sur ces territoires sont à citer en exemple car des prises en charge innovantes, positives ou coopératives sont mises en œuvre, toujours dans l’intérêt du patient, mais parfois sans financement associé ».

Jean-Louis Maurizi cite de nombreux exemples de ce dynamisme des établissements et de leurs équipes médicales : Neuroradiologie diagnostique et interventionnelle (NRI) – Thrombectomie endovasculaire – Télé AVC – Cyberknife – Traitement par ultrasons focalisés pour les cancers de la prostate – Coroscanner à très basses doses de rayons X – Mise en place d’une salle hybride / travail d’imagerie en réseau et IRM cardiaque – Unité de médecine intégrative – Accompagnement prénatal – Handisport/ Plan sport et santé – Appareil robotisé de la marche – service d’accompagnement à l’insertion et à la réinsertion professionnelle – Institut de formation Aide-Soignant – Isocinétisme et Cryothérapie corps entier – pôle Santé public/privé – GIE Imagerie public/Privé, etc.

L’offre de soins privée de PACA et de Corse est donc non seulement incontournable mais assure aussi d’indispensables et nombreuses missions de service public : nombreuses lignes de permanence de soins (PDSES), formation des internes, actions de santé publique, soins palliatifs, actions de qualité transversales en cancérologie, soins aux détenus en psychiatrie en Corse, urgences, etc.

Par exemple, 53 terrains de stage sont désormais agréés (répartis sur 32 cliniques et hôpitaux privés) et concourent à former des internes en médecine, chirurgie ou anesthésie, etc. «avec la reconnaissance des doyens des facultés de médecine de Nice et Marseille ».

La concurrence public/privé et privé/privé

L’offre privée est inégalement implantée, essentiellement dans les départements « côtiers » (Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-Maritimes) qui concentrent des bassins importants de population.

Dans plusieurs villes, le secteur privé détient plus de 50 % de l’offre hospitalière, il est en effet difficile d’exclure les cliniques sans prendre des risques en termes de santé publique.

Même si nous sommes inquiets, nous abordons la question des GHT avec plus de sérénité que dans d’autres régions.

Une autre difficulté réside dans la concurrence vive au sein même de notre secteur. « Cette concurrence me paraît plus « visible » depuis la fin des OQOS en volume » et « est certainement accentuée en PACA par un SROS qui prévoit des implantations en baisse, par exemple en réanimation, en chirurgie ou des regroupements de maternités », estime Jean-Louis Maurizi.

Cette concurrence peut être nocive mais l’émulation que nous connaissons est, elle, positive.

Une répartition plutôt équitable des autorisations

« Même si le développement historique de notre secteur dans nos deux régions nous aide et que la distribution des autorisations est plutôt équitable en PACA et en Corse, nous pouvons ressentir bien sûr de vives insatisfactions. »

« La position de la FHP Sud-Est vise néanmoins à toujours maintenir le dialogue avec l’ARS, en lui apportant évidemment la contradiction et en soutenant les projets des adhérents, à chaque étape importante : préparation du SROS, passage devant la CSOS, etc. »

Le dialogue entre fédérations régionales – FHP, FHF et FEHAP – fonctionne et cette bonne relation est notée par l’ARS comme un bon point.

Sur les trois dernières années, l’imagerie médicale est répartie pour au moins 50 % dans notre secteur et pour 50 % à l’hôpital ou en ESPIC.

Les projets de coopération ou de GCS public/privé avancent et sont plébiscités par l’ARS mais ils rencontrent davantage de difficultés avec les syndicats de salariés comme en Corse par exemple.

Des dépassements d’honoraires mesurés

Contrairement aux idées reçues qui prêtent aux médecins libéraux en PACA des pratiques de DP élevés, la réalité montre des dépassements mesurés en général, comme par exemple à Marseille. « Cannes et Nice sont en revanche des situations atypiques qui voient des DP plus élevés, mais une offre de secteur 1 tout de même présente. A l’inverse, il faut souligner que les médecins libéraux de la seule clinique MCO des Hautes-Alpes sont tous en secteur 1. »

« La baisse de nos financements dans le cadre du PLFSS à venir nous pose question car les établissements les plus fragiles pourront-ils tenir ? Historiquement, nous sommes forts et voulons que le patient conserve le choix de son établissement. »

La région PACA et la Corse en chiffres

56 % des établissements de santé de PACA et 70 % en Corse sont privés et prennent en charge 40 % de l’activité en PACA et 53 % en Corse.

Parts de marché :

  • MCO : 41 % en PACA et 55 % en Corse
  • Chirurgie : 59 % en PACA et 71 % en Corse
  • Chirurgie ambulatoire : 73 % en PACA et 86 % en Corse
  • « soins critiques » : 53 % en PACA et 57 % en Corse
  • Chirurgie carcinologique : 50 % en PACA comme en Corse
  • Naissances : 25 % en PACA et 28 % en Corse
  • Patients bénéficiaires de la CMU pris en charge dans les cliniques et hôpitaux privés : 28 % en PACA et 44 % en Corse.
  • 8 services d’urgence en PACA et 1 en Corse.