2016 : année de rupture pour la santé connectée ?

La santé connectée renforce sa position prometteuse dans les domaines que sont le quantified self (ou auto-mesure de sa santé), les populations seniors ou les malades chroniques notamment. Il n’en reste pas moins que les différentes innovations de santé « agissent » seules au lieu d’interagir entre elles et dans un cadre reconnu. Comme le dit Unity Stoakes, co-fondateur de Startup health, « la tendance forte est à l’exploitation de données et la mise en place de soins personnalisés pour ajuster les comportements et aider les gens à rester en bonne santé » (1) Est-on réellement allés dans ce sens en 2016 ?

Etat des lieux sur les tendances fortes de 2016

La santé connectée a pesé 8 milliards de dollars d’investissement en 2016 pour aboutir à de nombreux projets et idées en maturation. Startup Health, incubateur de talents et d’innovation estime que plus de 7 500 startups œuvrent dans les avancées en termes de santé connectée. (2) Certaines sont même valorisées à hauteur du milliard de dollars. La vision de ce groupement d’entreprises sous l’égide de Startup Health est de créer une véritable armée de pôles innovants pour repenser le parcours de soin et considérablement augmenter le bien-être global des populations.
La transformation de la santé est déjà en marche. De grands groupes sont également des porte-drapeaux de la santé connectée en rachetant des structures innovantes comme l’a fait Nokia en rachetant Withings, l’un des leaders français d’objets intelligents. L’heure est ainsi à la constitution de nombreux pôles d’influence pour modifier en profondeur les piliers de la santé.

La nécessité d’innovations radicales en santé connectée

Même si la chaîne de soins traditionnels commence à s’ouvrir aux avancées technologiques et digitales pour repenser ses fondements. Peu d’idées radicales et structurantes ont émaillé l’année 2016. En effet, le constat est net : la demande de soins augmente (seniors, accroissement de la population, hausse des maladies chroniques …) mais la demande d’objets connectés ne suit pas forcément cette tendance sociétale car difficilement disponibles et peu relayés par les autorités de santé. Les objets connectés de santé sont principalement destinés à un usage individualiste et domestique sans fédérer à échelle nationale.
Le signal positif du déploiement de la santé connectée dans les hautes sphères médicales met du temps à se concrétiser. De là découlerait une utilisation plus naturelle et démocratisée de ces dispositifs par les patients.

L’année 2016 a consolidé le statut de la santé connectée sans le moindre doute. Le changement de référentiel met en revanche plus de temps à se dessiner. Si on estime qu’en 2022 le marché de la santé connectée devrait peser 400 milliards de dollars (3), il est nécessaire de développer des idées « de rupture » pour entrer définitivement dans l’ère de la santé 2.0.

SOURCES :
(1) http://www.startuphealth.com/
(2) https://www.letemps.ch/economie/2017/01/13/sante-digitale-poursuivi-expansion-2016?platform=hootsuite
(3) http://www.objetconnecte.net/objets-connectes-chiffres-etudes-2401/