Luc Triboulet, Directeur opérationnel, Clinique Sainte-Clotilde, La Réunion (97)

Encore plus qu’ailleurs, à la Réunion, le statut juridique de l’établissement n’existe pas !

Comment s’est développé votre établissement dans le contexte particulier d’une île ?
Le groupe privé de santé Clinifutur est né sur l’île de la Réunion, à l’initiative du Dr Michel Deleflie, arrivé il y a 50 ans pour y exercer. Une « success story » qui fédère aujourd’hui 12 établissements. Le groupe a racheté au fil de l’histoire des établissements privés sur l’île, pour aujourd’hui devenir incontournable à la Réunion. À la Clinique Sainte-Clotilde, établissement le plus important du groupe et de la région Réunion, nous accueillons un tiers de patients dits « lourds », les deux autres tiers étant pris en charge par le CHU déployé sur deux sites au nord et au sud de l’île. Concernant la filière oncologique, nous sommes l’équivalent d’un centre de lutte contre le cancer car nous maîtrisons la totalité du parcours de soins du patient en cancérologie. 1200 patients par an intègrent la filière.

Nous travaillons en étroite collaboration entre les établissements en fonction des pôles d’excellence de chacun et de nos zones géographiques. Par ailleurs, nous assurons la mission de service public d’un hôpital accessible à tous mais avec un statut privé. L’État reconnaît ce rôle de chacun. Il a parfaitement intégré notamment que environ 40 % de nos patients bénéficient de la CMU. Nous recevons à ce titre une MIG précarité. Par ailleurs, un coefficient de 31 % est appliqué à tous nos GHM et 16 % sur la liste en sus.

De nombreuses évacuations sanitaires sont toutefois organisées et environ 1 000 patients par an sont envoyés en France pour y être soignés. À l’inverse, concernant par exemple la cancérologie, les établissements privés de l’île reçoivent environ 150 patients par an en provenance de l’île de Mayotte toute proche. Dans la zone de l’Océan Indien, les structures hospitalières de la Réunion sont les plus à la pointe. Ainsi, 5 % de nos patients sont étrangers.

Comment gérez-vous vos achats ?
Nous disposons d’une plateforme logistique pour gérer la pharmacie, les DM et les consommables, et d’un entrepôt (sauf pour la pharmacie) pour l’ensemble des établissements du groupe, puis d’une navette qui effectue les livraisons.
Des investissements en équipement lourd sont régulièrement réalisés. Ainsi, la clinique vient de se doter du premier True Beam à la Réunion, cet accélérateur de dernière génération dont la France ne compte que 50 exemplaires. L’État nous a subventionnés à hauteur de 1,5 million d’euros pour cet équipement en imagerie.

Alors que la France métropolitaine est confrontée à des difficultés de recrutement des médecins, qu’en est-il à la Réunion ?
L’héliotropisme joue à plein. Nous sommes favorisés car le climat et la qualité de vie sur l’île attirent des médecins. Chez nous, environ 25 % des praticiens sont créoles, 50 % en provenance de la France métropolitaine et 25 % sont étrangers d’origines très diverses, d’Allemagne, d’Europe en général, de Madagascar, du Liban, etc. Environ 50 % sont en secteur 1. Nous avons une croissance naturelle de l’activité du fait de l’augmentation et du vieillissement de la population, de 2 à 5 % par an. Les médecins qui s’installent sont certains d’avoir une patientèle et ce, sans concurrencer leurs confrères.

Le groupe de santé privé Clinifutur gère à la Réunion 3 cliniques qui exercent une activité de médecine, chirurgie et obstétrique, 2 cliniques de soins de suite et de rééducation, 2 centres de dialyse et 2 centres de dialyse sur l’île de Mayotte. Le groupe s’est dernièrement développé en France métropolitaine avec l’acquisition de 3 cliniques supplémentaires.
www.clinifutur.net

L’Union Européenne de l’Hospitalisation Privée (UEHP) a publié un reportage sur l’hospitalisation privée européenne dans les îles, dans sa newsletter de février 2017. Le 13h de la FHP-MCO revient sur l’île de la Réunion.
Lire la newsletter