Interview Dr Jacques Fribourg, Secrétaire général du Syndicat national des urgentistes de l’hospitalisation privée (SNUHP)

Comment se sont passées les fêtes aux urgences privées ?

Bien mais difficilement ! Les urgentistes libéraux en établissement privé ont assuré avec leurs moyens, avec parfois des renforts de ceux non partis en congés. La surcharge de travail à cette époque est habituelle.

Comment faites-vous face à l’épidémie de grippe ?

Cette année, l’épidémie de grippe est redoutable mais tout le monde a assuré, les collègues, les établissements et les spécialistes. Ce n’est pas fini, l’épidémie continue. Nous savons comment prendre en charge ces patients poly-pathologiques, nous avons le plateau technique, le savoir médical, mais il nous manque surtout les lits, et parfois même, de la place pour les brancards. Nous nous sommes mis à disposition du 15 à hauteur de nos possibilités. Notre problème majeur est celui des lits d’aval. Avant, le discours était d’empêcher les gens d’aller aux urgences, enfin l’analyse a changé, et l’aval est bien identifié comme le véritable problème.

Avec la grippe tous nos services sont ultra pleins, avec des conditions de travail difficiles, et des conditions pénibles d’attente pour les patients. Comme dans le public, les urgentistes ont « assuré ». Je n’aime pas le discours qui dit « on a été meilleurs que le public ». Nous ne sommes pas en concurrence mais complémentaires. Nous avons peut-être une meilleure flexibilité statutaire pour renforcer les équipes.

Quel est votre vœu pour les urgences privées en 2018 ?

Que nous arrivions à communiquer plus facilement avec nos collègues du public, qu’ils sachent ce que nous faisons. Il y a, comme toujours, beaucoup de difficultés pour parvenir à nous faire connaître.

Que l’on puisse avoir des médecins qui travaillent un peu dans le secteur privé, un peu dans le secteur public. Il y a des médecins du public qui voudraient venir voir dans le privé mais n’osent pas faire le grand saut. De même, nous avons dans le privé des médecins qui aimeraient avoir un peu d’activité dans le public.

Que nous sachions nous montrer attractifs. Nous avons des atouts que nous devons mettre en avant : une notion d’équipe, un partenariat gagnant-gagnant avec l’établissement privé, pas de hiérarchie, etc. C’est très important pour notre avenir.