Dr Dominique Poels, président réélu de la région Normandie pour la FHP

Comment s’est déroulée votre réélection ?
L’élection a lieu dans une ambiance tout à fait festive, car elle était concomitante de l’Armada de Rouen, événement qui concentre dans le port de Rouen les plus beaux voiliers du monde. Nos locaux donnaient sur le port, nous avons pu profiter du spectacle, et nous avons déjeuné sur un bateau au milieu des voiliers. J’ai été réélu à l’unanimité ! Plus sérieusement, nous avons également entériné quelques modifications de statuts, comme la majoration du rôle de vice-Président, pour mieux gérer des questions de disponibilités. Nous sommes une grande région depuis la réunification de la Basse et la Haute-Normandie, et il est difficile d’être partout en même temps. Le vice-président se chargera plus directement du travail local, tandis que je défendrai les intérêts de la région sur le plan national. Mon ancrage à la FHP, en tant qu’élu du comité exécutif et trésorier, et à la FHP-MCO en tant que secrétaire général, me permettra de défendre efficacement les intérêts de notre région. Samuel Kowalczyk, directeur de la Polyclinique du Parc à Caen a été réélu à la vice-présidence.

Quelles sont les grandes problématiques de votre région ?
La réforme des régions a rassemblé deux territoires très différents. La Haute-Normandie est très industrialisée, avec des fortes concentrations de population et une restructuration de l’offre soins presque complète – les petits établissements ont fermé pour se concentrer sur des centres de soins plus gros et mieux équipés –, tandis que l’ancienne Basse-Normandie est très rurale, marquée par des zones de faible population, frappées par la désertification médicale. Là-bas, il y a encore des cliniques peu importantes en termes de lits, mais capitales pour le maillage territorial. Si elles devaient être amenées à fermer, il se créerait facilement 100 kilomètres de vide médical. Nous avons aussi beaucoup de partenariats public/privé en région Normandie, et dans l’ensemble, nos relations sont bonnes avec le secteur public. Cependant, comme partout, nous avons parfois des points de tension, comme dans le cas d’une clinique de cancérologie, concurrencée illégalement par un établissement public. Cet établissement a exercé illégalement une activité de cancérologie, jusqu’à atteindre le seuil d’activité nécessaire pour décrocher une autorisation, asséchant l’activité de la clinique de cancérologie, qui elle, n’atteint plus les seuils. Ce genre de situation reçoit toute notre attention et notre soutien.

Souhaitez-vous introduire des innovations dans votre région ?
La première chose que nous avons établie est une réunion bimensuelle avec les ARS. Pour poser les bases d’une collaboration plus étroite, il nous a semblé nécessaire de travailler plus fréquement ensemble. L’ARS a approuvé cette initiative. Nous sommes maintenant dans une phase d’attente avant de plus grands travaux : la nouvelle réécriture d’un Projet régional de santé local, la révision des services d’urgences… Mais nous nous engageons fermement sur une plus grande équité de traitement entre le public et le privé et nous demandons plus de transparence aux ARS, en particulier en ce qui concerne leur schéma décisionnel pour les cliniques en difficultés.