Pascal Delubac, Président FHP de la région Occitanie

Comment s’est déroulée ce qui a été votre première assemblée générale depuis la réforme régionale, le 24 juin dernier ?
Nous pouvons tirer un premier bilan : la fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées s’est bien passée et elle est déjà très aboutie. Les régions ont fusionné mais aussi tous les réseaux périphériques de la santé : les réseaux de périnatalité, ceux liés au traitement de la douleur, aux soins palliatifs, les réseaux pédiatriques… C’est l’ensemble d’une profession qui s’est mis à travailler de concert à plus grande échelle. Tous les membres du bureau ont été extrêmement actifs pour l’élaboration du PRS, tout le monde s’est engagé avec compétence et combativité. Pour nous, cela a été une année de suractivité ! Nous remplissons notre rôle d’acteur de la santé publique, que ce soit par un travail de veille ou en étant force de proposition. Notre mandat a été bien rempli et les promesses de notre engagement syndical, tenues.

Quelles sont les spécificités de la nouvelle région Occitanie ?
La première tient à l’importance du secteur privé en région Occitanie. Nous avons 139 établissements, 4 000 médecins, 22 000 collaborateurs dans le secteur de la santé. Nous prenons en charge 66 % de la chirurgie, 73 % de l’ambulatoire, 30 % des urgences, 65 % des hospitalisations de jour, 45 % des soins palliatifs, 36 % de la psychiatrie… L’hospitalisation privée pèse lourd en Occitanie, à la fois en termes de proximité et sur le haut niveau de la médecine. Sur les 139 établissements, 121 sont certifiés en A ou en B. Nous sommes un acteur incontournable de la santé au service du public, d’autant que nous jouons aussi un rôle citoyen, avec de nombreux instituts de formation aux métiers de la santé, infirmiers et aides-soignants. Dans mon établissement, la Clinique Saint-Pierre, j’ai en permanence 10 apprentis ! De plus, notre nouveau territoire a une superficie importante, de l’ordre de 72 724 km2. Et l’évolution démographique est galopante ! Nous accueillons chaque année plus de 50 000 personnes, soit l’équivalent d’une ville comme Albi ou Agen. Elles se concentrent sur les métropoles et sur le littoral, mais il faut gérer cette explosion démographique en termes d’offre de soin. Cette concentration pose aussi un problème sur les zones de montagne, qui elles, se désertifient. Les fonctionnements des deux territoires étaient aussi très différents, avec plus de moyens concentrés sur Toulouse.

Quels sont les grands défis pour 2019/2020 ?
Nous avons travaillé sur le PRS, géré la fusion de deux territoires, la réforme des autorisations au niveau national, et tout cela a amené la publication du schéma régional de soins avant la publication de la loi… Les autorisations sont en cours de révision et de rédaction, alors que la loi va être votée fin juillet. Nous avons un peu l’impression d’avoir mis la charrue avant les bœufs. Par ailleurs, nous devons rester vigilants à tout moment : les nouveaux outils de gestion que l’on nous propose ont toujours une tendance à être GHT-centrés. C’est ici que commence notre travail syndical : veiller à garantir un traitement juste et impartial pour le secteur privé, dont la performance et l’efficience doivent être reconnues.