Fil Rose du 18 Octobre 2016

GRAND ANGLE

En Italie, 50 000 nouveaux cas de cancer du sein sont redoutés en 2016

Sur les 31,9 millions de femmes en Italie (61,6 millions d’habitants), 47 500 femmes étaient nouvellement atteintes d’un cancer du sein en 2012 et 50 000 sont attendues en 2016. Les chances de survie sont en Italie de 80 % supérieures à la moyenne européenne qui s’élève à 76 %.

À l’instar des autres pays européens, le ministère de la Santé italien a lancé un plan national de prévention du cancer du sein en 2001. L’objectif de diminution de la mortalité est-il atteint avec une baisse enregistrée de 30 % ? Notons qu’en Italie 33,5 mammographes par million d’habitant sont disponibles, c’est à dire plus du double qu’en Espagne (15,9).

L’association internationale Europa Donna est très active en Italie et vient de lancer une plateforme d’informations. Elle réclame également un centre du sein pour 300 000 habitants, sur les 120 nécessaires, 80 existent déjà.

Dr Anne Mallet, Secrétaire National de l’AFC-UNHPC

Sources : OCDE, Ministero della salute.

POUR OCTOBRE ROSE, VOUS NE MANQUEZ PAS D’IDÉES 

Danse avec une star

lnstitut de cancérologie de l’Hôpital Privé Arras les Bonnettes, Lambres Lez Douai (59)

Stars d’un soir sous le feu des projecteurs, des patientes en cours ou en fin de traitement à l’institut se sont entrainées pendant plusieurs mois sous l’œil attentif de leur coach professionnel afin de pouvoir enchaîner parfaitement les pas de tango, mambo, paso doble, charleston, etc. Le 13 octobre, c’était la grande soirée de gala animée par le ventriloque armentiérois Tino Valentino, et pour six patientes en lice, accompagnées de leur conjoint, d’un enfant ou d’un proche, l’entrée en scène tant attendue devant un public enthousiasmé. Comme à la télé, leurs séances d’entrainement respectives ont été projetées sur grand écran, clips où chacune ont pu délivrer un message personnel porteur d’espoir sur le combat contre la maladie.

Une grande conference pour octobre rose

Hôpital privé Sainte-Marie, Chalon-sur-Saône (71)

C’est devenu avec le temps une institution, chaque année l’Hôpital privé Sainte-Marie organise sa conférence médicale sur le cancer du sein, soirée d’échange ouverte à tous publics mais aussi aux praticiens du territoire de Chalon-sur-Saône. Le 20 octobre, les professionnels de la clinique, -radiothérapeute, oncologue, chirurgiens carcinologiques de différentes spécialités, kynésithérapeutes, médecins spécialisés dans l’hormonothérapie-, aborderont le thème des effets secondaires liés à chaque type de traitement dans l’objectif de permettre aux patientes de faire des choix éclairés mais aussi de « démanichéiser » les traitements du cancer. D’autres actions phares comme la distribution du magazine « Rose », la préparation de crêpes et granity roses, ou encore une exposition de tableaux dans le hall viennent égayer ce mois d’information.

Defile de mode

Hôpital privé des Peupliers, Paris (75)

C’est entre deux danseuses du Crazy Horse qu’une dizaine de femmes ex-malades défilaient le temps d’une présentation de mode. Coiffés par le perruquier officiel du cabaret le plus célèbre d’Europe, maquillés par les étudiantes d’une école d’esthétique proche, les mannequins d’un jour ont pu réaffirmer leur volonté de rester femme face à l’adversité. « Ici, le patient n’est pas un numéro. C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à défiler et soutenir Octobre rose. La prévention est importante mais le soutien aux malades, quand malheureusement le cancer a frappé, est aussi essentiel », déclare une patiente récemment opérée. Par ailleurs, des ateliers sur l’activité physique adaptée – cours de Pilates et de karaté (CAMI) – étaient organisés.

 

De l’elegance

Polyclinique de Navarre, Pau (64)

La polyclinique se drape de rose tout au long du mois d’octobre en s’illuminant la nuit. Le parvis se colore aussi, décoré par une armée de parapluies protecteurs, ou encore, des silhouettes de dames roses accompagnent les visiteurs sur l’allée principale. Dans le hall, un arbre de vie vous accueille sur lequel chacun est invité à laisser un message de soutien et d’espoir. Par ailleurs, l’alimentation comme premier geste de soin est un axe de travail et d’engagement fort de la Polyclinique de Navarre, c’est donc naturellement qu’un stand-atelier sur l’alimentation équilibrée et la prévention du cancer, était animé et un menu rose proposé à tous, trois fois par semaine, l’occasion pour le chef de créer de nouveaux plats.

 

On informe !

Hôpital Clinique Claude Bernard, Metz (57)

À Claude Bernard, on informe, on débat, on prend le temps de transmettre toutes les informations et de convaincre de la nécessité d’un dépistage. Des centaines de personnes franchissent le hall de l’établissement où se trouvera stratégiquement le stand « Octobre rose » le 17 octobre. Des infirmières et la psychologue de la filière d’oncologie avec l’association AMODEMACES se rendent disponibles pour écouter et présenter les parcours de soins, les prises en charge avant, pendant, après.

 

Trois jours de mobilisation generale

Pôle privé de Santé, Amiens (80)

La clinique Victor Pauchet et la clinique de l’Europe se sont mobilisées les 5, 6 et 7 octobre derniers pour sensibiliser la population picarde au dépistage du cancer du sein. De nombreux ateliers et activités ont été présentés en coopération avec de multiples partenaires, dont la Ligue contre le cancer Somme et ADEMA, des associations sportives et une association étudiante. À l’origine de la création de l’Institut de cancérologie Amiens Picardie, les cliniques ont organisé deux conférences médicales à la Clinique de l’Europe, retransmises en direct à la Clinique Victor Pauchet.

L’envie de vivre

Polyclinique du Parc, Cholet (49)

C’est le message essentiel que les femmes ex-malades du cancer du sein veulent transmettre à tous. En partenariat avec l’association Après l’envol, la polyclinique organise une grande exposition de textes, dessins, peintures réalisés par des patients, familles, soignants. Tous veulent partager leurs émotions, sentiments et envie de vivre. C’est un autre regard posé sur la maladie qui peut changer aussi le regard de tous sur le cancer. Les visiteurs sont invités à laisser aussi leur message sur un arbre de vie.

INTERVIEW


André Cicolella,  Chimiste toxicologue, président du Réseau Environnement Santé (RES), auteur de « Cancer du sein : en finir avec l’épidémie » aux éditions Petits matins.

Les infirmières ont un risque supérieur de 50 % de développer un cancer du sein.

Parlons-nous d’une crise sanitaire ?

Nous assistons à une épidémie mondiale qui cause le décès de 500 000 femmes chaque année et en touchent 1,8 million. Le sida cause la mort de 600 000 femmes et en touchent 1,2 million et nous parlons tous communément d’une pandémie. Les chiffres parlent, mais il n’y a pas de prise de conscience à la hauteur des enjeux.

Dans le cas du cancer du sein, la maladie est vécue comme un fatalisme lié principalement au vieillissement. Or, il faut savoir qu’il y a en Belgique 22 fois plus de cancers du sein qu’au Bhoutan, ou encore que les Japonaises développent deux fois moins de cancer du sein que les Françaises. Dans les années 80, elles en avaient 6 fois moins mais dès lors qu’elles migraient aux Etats-Unis, elles développaient 4 fois plus de cancer que si elles étaient restées chez elle. Ce n’est pas leur patrimoine génétique qui avait changé mais leur environnement.  Il faut comprendre pourquoi, or nous manquons d’études.

Quels sont les éléments déterminants ? 

Je citerai tout d’abord la pollution chimique. Une étude exceptionnelle sur 9 300 femmes pendant 52 ans réalisée par l’Ecole de santé publique de Berkeley, démontre que la deuxième génération de femmes développe 4 fois plus de cancer du sein lorsque leur mère a été exposée au DDT, ce puissant pesticide. Il s’agit donc d’une maladie transmissible et cela bouleverse nos connaissances. Les autres déterminants sont bien sûr la qualité de l’alimentation, le tabac et l’alcool, la sédentarité, les rayonnements ionisants et le travail de nuit. Cela doit expliquer pourquoi les infirmières ont un risque supérieur de 50 % de développer un cancer du sein. Médecine du travail et employeurs doivent prendre ce sujet très au sérieux.

Comment faut-il agir ?

Le cancer s’inscrit dans la croissance générale des maladies chroniques. Malheureusement le Plan cancer s’intéresse à la partie certes essentielle du curatif mais très peu aux causes de la maladie. Le Plan cancer fait l’impasse totale sur les causes environnementales alors que c’est un volet majeur. C’est bien de soigner les gens et on les soigne de mieux en mieux, mais il faut aussi agir pour qu’ils soient le moins possible frappés par la maladie.