Fil vert du 16 septembre 2016

« Les P’tits Doudous »

Clinique Océane, Vannes (56)

Les équipes des blocs opératoires de la Clinique Océane de Vannes ont depuis peu elles-aussi leur association « Les P’tits Doudous », qui a pour vocation de dédramatiser le passage des enfants au bloc opératoire et de diminuer l’anxiété des enfants et de leurs parents. La Clinique est le premier établissement de santé privé à s’être engagé dans l’aventure, lancé par le CHU de Rennes. L’association offre à chaque jeune patient un masque d’anesthésie accompagné d’un kit de gommettes remis lors de la consultation anesthésique, afin que l’enfant se familiarise avec son masque avant l’intervention. Cette action est financée par la récupération et la valorisation de déchets métalliques issus des blocs opératoires, comme les fils en cuivre jetables de bistouris électriques ou les lames de laryngoscope jetables en inox. Le jeune patient reçoit également à l’issue de l’opération une peluche, le P’tit Doudou, pour l’accompagner durant la phase de réveil. Le CHU de Rennes met également à disposition une application multimédia customisée. Il s’agit d’un jeu interactif sur tablette où le patient devient le « héros » de l’établissement de santé. Il franchit avec bravoure toutes les étapes qui le mènent au bloc opératoire, il reconnaît les visages virtuels des professionnels du service qui le prennent en charge et comme il gagne toujours, il n’a plus peur. « Nous venons de démarrer. Nous avons des anesthésistes, des IADE et des panseuses motivées et tous participent à la récupération des fils de bistouris que nous revendons à un ferrailleur de Vannes. Nous allons dès septembre récupérer aussi certains emballages de fils contenant de l’aluminium. Nous avons deux tablettes actuellement à notre disposition et nous recherchons des fonds pour pouvoir en acheter d’autres. Notre prochain chantier consistera à décorer et à flécher le parcours du jeune patient depuis le sas d’accueil jusqu’au bloc de manière à l’adapter au jeu de la tablette « Le héros, c’est toi », explique Frédérique Moisan, IADE et secrétaire de l’association. Un grand bravo à ces professionnels bénévoles.

http://www.lespetitsdoudous.org/

Bien-être au travail : en avant toute !

Clinique de l’Anjou, Angers (49)

Depuis cinq ans, la Clinique de l’Anjou a internalisé un service de santé au travail et a fait de la qualité de vie au travail, un axe prioritaire. Impulsée par le comité de pilotage composé du DG, du médecin et de la psychologue du travail, des directrices des soins, de la qualité et des ressources humaines, la démarche a d’abord ciblé les équipes encadrantes qui ont été auditées et toutes formées sur le thème « santé au travail, quand le management n’est pas le problème mais la solution ». Le développement de la démarche QVT s’est ensuite porté vers l’ensemble des salariés avec l’appui du comité d’entreprise et du CHSCT. « Nous proposons à nos salariés des séances d’hypno-relaxologie une à deux fois fois par mois par une salariée formée et ces séances sont plébiscitées. En 2015, une action d’ampleur importante portée par le service de santé au travail auprès de l’ensemble des services soignants et non soignants intitulée « la campagne des couleurs » a été menée sur quatre semaines avec comme fil rouge le thème « bien vivre ensemble ». Chaque semaine une couleur et un thème comme le sourire, le dialogue, l’entraide, etc. étaient proposés et les personnels arborant un badge de couleur indiquaient leur engagement sur le thème. Un vrai dialogue s’est instauré en interne autour de ces thématiques, aussi bien les salariés entre eux qu’avec les équipes d’encadrement. Les semaines suivantes, une enquête sociale très détaillée sur le thème « À vous la parole» a permis de dégager des réflexions centrales qui ont été reprises sous forme de saynètes en septembre et octobre 2015 lors de conférences théâtrales avec des acteurs professionnels auxquelles ont participé 75 % de nos salariés. Certains ont pu se mettre en scène au côté des acteurs pour « jouer » les saynètes, c’était très authentique (« comment accueillir un nouveau dans l’équipe », « comment dire non à un médecin » etc.). Notre DRH est par ailleurs formée à la médiation en entreprise. Même si nos actions ne nous ont pas encore vraiment permis de sensibiliser directement les équipes médicales, elles ont permis d’intégrer la QVT à notre culture d’entreprise et de « faire bouger les lignes » avec une meilleure ambiance dans les services, plus de cordialité et d’entraide notamment et plus de communication et d’oser dire », explique Marina Maussion, responsable qualité. La Clinique de l’Anjou est par ailleurs certifiée ISO 14 001 pour l’ensemble de ses activités et 9 001 pour son service de stérilisation.

Quand l’hypnose soulage

Centre de cancérologie de Paris nord, Sarcelles (95)

Pour les accompagner durant leur séance de radiothérapie, l’hypnose est proposée aux patients atteints de cancer, en traitement au Centre de cancérologie de Paris nord, à Sarcelles. Plongé dans un état de conscience modifiée, le patient sous hypnose se détend avant sa séance, ce qui a pour effet positif de réduire la douleur et lui permettre de mieux vivre les effets secondaires dus aux radiations. « Le patient va aller chercher au fond de lui-même les ressources nécessaires pour se dissocier de son symptôme et le percevoir différemment », explique Nathalie Pommier, manipulatrice en radiothérapie, dont la formation en hypnose lui permet au quotidien d’ajouter de l’humain à un métier très technique.

Le reprocessing, une solution d’avenir 
Le conseil d’administration validait la semaine dernière lors de son séminaire stratégique la poursuite d’une investigation sur le reprocessing des dispositifs médicaux. Les avantages de ce retraitement sont d’ordre économique, sanitaire et écologique et plusieurs pays comme l’Allemagne ou les États-Unis réutilisent depuis 15 ans pour le premier et 20 ans pour le second, des dispositifs médicaux à usage unique. En France la réglementation l’interdit, et l’Allemagne a préféré légiférer en interdisant le retraitement au sein des établissements et en le confiant à des industriels spécialisés dans le domaine.En Allemagne, seuls 20 % des dispositifs sont éligibles au reprocessing en raison des exigences de qualité et de sécurité appliquées.

Aux États-Unis, le débat est vif entre les industriels d’une part et les sociétés de reprocessing d’autre part, tableaux comparatifs à l’appui. Le Journal of Medical Devices écrivait à l’issue d’une étude indépendante menée par Banner Health et exposée dans l’édition de décembre 2015, que les DM neufs présentent davantage de défauts que les DM retraités et la Food and Drug Administration (FDA) adopte une position semblable en déclarant que « les DM retraités peuvent avoir moins de défauts que les DM à usage unique ».

ZOOM sur le Reprocessing :

  • N’est pas autorisé à ce jour en France, ni au sein des établissements de santé, ni en externalisation,
  • Permettrait de réaliser des économies substantielles pour les établissements publics et privés qui le souhaitent (économie d’environ 50 % sur le prix neuf) en créant une compétition sur des marchés trop souvent en monopole,
  • Donnerait un plus large accès à des matériels innovants aux patients du fait des économies générées,
  • Serait générateur d’emplois en France,
  • Réduirait le volume de déchets non revalorisés des établissements de santé.
Il répond à une démarche industrialisée de qualité, nécessitant l’éventuel changement de composants dans le but de satisfaire les tests fonctionnels. C’est un métier à valeur ajoutée réalisé par des entreprises spécialisées.

Avec ce dossier, la FHP-MCO nourrit l’espoir raisonnable de pouvoir faire bouger les lignes.