FIL VERT DU 20 JANVIER 2016

Le sommet mondial pour le climat qui s’est déroulé avec succès à Paris en décembre dernier est une étape d’un long chemin, celui d’un développement durable de nos sociétés et de nos entreprises de santé.

Notre secteur privé MCO est à ce titre pionnier grâce aux initiatives remarquables d’un grand nombre d’entre vous. Nous souhaitons renforcer ce dynamisme et le partager avec l’ensemble des cliniques. Une démarche de développement durable est une démarche globale de recherche de la performance et de l’innovation.

Dans cet esprit, le Fil vert devient mensuel et sera diffusé autour du 15 de chaque mois. Ensemble suivons le Fil…

Bonne lecture !

Les initiatives

Le platine, un métal précieux valorisé

Clinique Pasteur, Toulouse

C’est l’équipe soignante du service de rythmologie cardiaque de la clinique Pasteur à Toulouse qui a frappé à la porte de la gestion des risques : pourquoi ne pas trier et valoriser la partie en platine des sondes à usage unique utilisées pour des examens cardiaques ? Au responsable technique de trouver la solution afin d’éviter que le précieux métal soit jeté avec les DASRI. À Pasteur, il est désormais séparé et envoyé en Grande-Bretagne – aucune entreprise compétente n’existe en France – pour être retraité en sécurité. Le service toulousain réalise environ 5 000 examens annuels avec cette sonde, et récupère ainsi un volume considérable d’un à deux kilogrammes de platine par an. Grâce au discernement des salariés, la clinique réalise 40 000 euros d’économies annuelles.

Un éco-gymnase multi-récompensé

Clinique St Roch, Cambrai

La démarche en développement durable de cet établissement de santé MCO est globale mais c’est grâce à son éco-gymnase labellisé HQE et BBC (Bâtiment basse consommation) que la clinique St Roch à Cambrai s’est illustrée dans la presse. Par ailleurs, le gymnase abrite depuis peu une pièce de collection de l’aviateur cambrésien Louis Blériot, l’aéroplane Blériot XI. Après un trophée « santé » remis par la FHP, et un trophée « entreprise » remis en personne par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, c’est un « Martin et Martine d’or », deux géants, symboles de la cité, que le Dr Joël Cliche, directeur, recevra de Monsieur le maire de Cambrai le 22 janvier prochain. « Ce bâtiment a de bonnes ondes. Nous le louons gracieusement à de nombreuses organisations locales, c’est notre engagement dans notre territoire qui sera ici récompensé » souligne-t-il. « Ces récompenses ne changent rien, nous travaillons tous les jours comme d’habitude mais nos salariés et médecins sont fiers et en parlent. »

La Clinique Juge opte pour le bois et la lumière naturelle

Clinique Juge, Marseille

Pour son projet d’extension du service ambulatoire, la Clinique Juge à Marseille a opté pour une construction faite de panneaux de bois massif pré-découpés et montés sur place. « C’est un vrai confort et un plus pour le chantier avec une quasi absence de nuisances liées à des travaux classiques : bruit, déchets de chantier, temps de construction », précise Fabien Penat, responsable qualité et gestion des risques. Pour une qualité de vie optimisée dans le bâtiment, quatre puits de lumière naturelle sont installés. « Ces conduits reflètent la lumière naturelle grâce à un jeu de miroirs, des surfaces hautement réfléchissantes qui donnent une sensation de clarté très importante. Les patients et les salariés aiment beaucoup cette lumière. De plus, ces puits nous permettent d’économiser de l’énergie puisqu’il s’agit d’un bâtiment ambulatoire utilisé en journée seulement »,
précise-t-il.

Vers une vaccination personnalisée ?

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, vient de lancer une série de mesures pour rétablir la confiance envers les vaccins. La vaccination est une des principales avancées en santé publique : elle ne fait pas débat.

Une expérience innovante à l’Hôpital Privé Nord Parisien (HPNP) situé à Sarcelles (95) met en évidence que 75 % des 144 personnes volontaires testées sont déjà immunisées. Et si une sérologie vaccinale était faite avant les rappels systématiques de vaccination ou avant de nouvelles vaccinations ? Et si on se dirigeait vers une vaccination personnalisée ?

Plus de 75 % des 144 professionnels de santé volontaires, salariés ou médecins, de l’établissement disposent de suffisamment d’anticorps et sont déjà immunisés.
C’est ce que montrent les résultats de leurs dosages d’anticorps anti-vaccinaux concernant 4 vaccins dont 3 obligatoires en milieu hospitalier : hépatite A (non obligatoire) et B, le tétanos T, et la polio P.

63 % des personnes sont protégées contre l’hépatite A
78 % contre l’hépatite B
93 % contre le tétanos
63 % contre la polio

Rappelons que d’une part, le vaccin n’est pas un acte de soin anodin et d’autre part, le calendrier proposé par le calendrier vaccinal (obligatoire) est théorique : chaque personne a son histoire vaccinale et sa réponse immunitaire propre.

« Mon devoir en tant qu’employeur est de protéger les salariés qui travaillent à l’hôpital. L’établissement assure, avec le médecin du travail, le suivi des obligations vaccinales règlementaires, il n’y a pas de débat sur ce point. Toutefois, notre métier est de veiller quotidiennement à la pertinence de chacun des actes de soins réalisés, dans le cadre d’une réflexion bénéfice – risque. Nous avons ainsi réfléchi à la pertinence des vaccinations réalisées obligatoirement sur nos salariés selon un calendrier imposé. Si un professionnel est encore immunisé, la vaccination à date fixe est-elle pertinente ? Nous délivrons une médecine personnalisée à nos patients, pourquoi ne pas réfléchir à une vaccination personnalisée pour nos personnels ?  », déclare Charles-Antoine Benhamou, directeur général adjoint de l’HPNP.

Cette étude souligne la nécessité de démarches de transparence de la politique vaccinale, d’informations et de réassurance des citoyens concernant les vaccins et enfin, de développement de la recherche scientifique publique et privée sur la vaccination individualisée.

Cette expérience à Sarcelles a été réalisée par la CNMSE, Coordination nationale médicale de santé environnement, avec la collaboration du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de l’établissement, et la médecine du travail. Ce travail a reçu le soutien du Conseil régional d’Île-de-France ; les analyses sanguines ont été faites par le laboratoire LABO XV.