Trois questions à Heïdi Giovacchini

Heïdi Giovacchini, Directrice de l’Hôpital Privé Natecia à Lyon (69), groupe Noalys

Quelles sont vos plus belles expériences ?

J’ai eu beaucoup de belles expériences au cours de dix années de direction de cliniques. Toutefois, s‘il ne fallait en garder qu’une, la réalisation dont je suis la plus fière est sans conteste d’avoir pu introduire la psychiatrie au sein d’un établissement obstétrical, avec l’obtention d’une autorisation de pédopsychiatrie qui s’est traduite par la création d’un service de psychopathologie périnatale unique en son genre encore aujourd’hui.

Quels sont vos plus gros échecs?
Je n’aime pas parler d’échecs mais plutôt d’expériences qui m’ont permis d’évoluer dans mon métier. Les pénuries de sages-femmes et d’infirmières au début des années 2000 ont contribué à réfléchir autrement, à être plus imaginatifs et aussi plus solidaires entre directeurs, pour prendre un exemple. Aujourd’hui, le contexte économique difficile et la structuration du paysage sanitaire privé avec une très forte présence des groupes financiers, fait qu’une certaine solidarité face au secteur public s’est perdue. Il nous faut rester vigilants et être attentifs afin de préserver le sens de notre métier.

Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
La crise est venue frapper la santé dans un second temps par rapport aux autres secteurs. Elle nous a contraints a commencer à réfléchir à un autre modèle économique. Celui que je vois poindre est un modèle où les médecins auront lentement mais inexorablement le statut de salariés, sauf dans les rares cliniques indépendantes et encore… Finalement, nous ne nous distinguerons des secteurs public et ESPIC que par le statut juridique et notre actionnariat. Restera à relever le défi de la recherche et de la formation, et, à mon sens, cela est possible.