Trois questions à Jean-Paul Varichon

jean-paul varichon, Directeur de la Clinique du Val d’Ouest-Vendôme à Ecully (69)

Quelles sont vos plus belles expériences ?

Je suis simplement heureux de diriger un établissement dont le projet médical assure une pérennité. Il est doté d’axe spécifique comme la chirurgie pédiatrique, les malformations de l’enfant…. Dans mon établissement, on donne aussi la vie (plus de 3000 accouchements). Nous accueillons 24000 patients par an et notre prochain projet est l’ouverture d’un service d’urgences pédiatrique à horizon 2011.

Quels sont vos plus gros échecs?
Nous avons une ligne directrice et l’échec est pour moi le non respect du contrat moral avec le patient. Comme pour tout autre établissement de santé, il arrive qu’un patient ne soit pas satisfait; le risque 0 n’existant pas, cela me touche tout particulièrement. Ayant moi-même exercé en tant que médecin, je pense que l’on développe une certaine sensibilité pour les choses liées à l’aspect médical et au ressenti du malade.

Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
La pénurie des médecins. Le maintien du niveau d’activité de soins actuel repose la participation active de la pratique libérale des praticiens. Rappelons simplement que le temps de travail du libéral n’est pas soumis aux contraintes du droit du travail des salariés. Il faut valoriser le statut libéral auprès des jeunes praticiens et procéder à la réévaluation de la tarification des praticiens libéraux, qui ont été les oubliés de 2005 dans la tarification à la pathologie où le simple transcodage a été la règle. Le débat sur les compléments d’honoraires devrait en préalable rappeler ce fait. Le deuxième point que je souhaite aborder concerne les normes de précaution. Ces normes, ne font l’objet d’aucune évaluation si bien que personne ne se pose la question de savoir si, par exemple, le système de ventilation exigé, dévoreur d’électricité et extrêmement coûteux est réellement nécessaire. Ne doit-on pas évaluer ces normes dictées par les professionnels de la ventilation dans ce cas ? Enfin, je m’inquiète de l’évolution des tarifs et de la réflexion volume/bas coûts. Où est la limite ? Du côté des économies, il faut opérer les évolutions et regroupements nécessaires afin que la santé ne soit plus le sponsor de la gestion des territoires avec les coûts que l’on connaît.