Pierre-olivier costa, Directeur de la Polyclinique de l’Atlantique à Saint Herblain (44), groupe Vedici
Quelles sont vos plus belles expériences ?
Après avoir dirigé deux autres cliniques (régions Champagne-Ardenne et PACA) j’ai pris mes fonctions à la Polyclinique de l’Atlantique (Loire Atlantique) en 2008. L’un des aspects que j’apprécie dans le cadre de mes fonctions actuelles est que la taille de cet établissement (300 lits et places) et son appartenance à un groupe (Vedici) me permettent d’avoir une réflexion stratégique très orientée sur le développement de projets innovants. Notre établissement a la particularité d’être, avec 5 000 naissances, la plus grosse maternité de France ce qui a permis à son équipe médicale de mettre en place, par exemple, un dispositif de monitoring fœtal sans fil, qui a révolutionné la prise en charge des patientes, leur conférant ainsi une mobilité continue. Par ailleurs, nous disposons depuis peu d’un robot de chirurgie Da Vinci utilisé en urologie et gynécologie, en partenariat avec 3 autres établissements du groupe. Il est bénéfique que l’Hospitalisation Privée puisse être ainsi à l’ « ultra-pointe » de la technologie et atteste au grand public que nous sommes capables d’investir dans des équipements qui ne procurent pas nécessairement de gains financiers additionnels mais accroissent la qualité de prise en charge des patients. Pour autant, cela ne remplace en rien la valeur des qualités humaines de nos équipes mais nous positionne clairement face au secteur public.
J’aimerais parler des difficultés que nous avons à échanger actuellement avec les syndicats et les représentants du personnel qui nous renvoient la différence des rémunérations public/privé comme le résultat de notre propre échec à obtenir des tarifs équitables face à l’hôpital. C’est un dialogue de sourds : eux de venir avec des demandes quasi délirantes, et nous incapables de justifier la faiblesse de nos marges de manœuvre.
La communication ! Elle seule nous permet aujourd’hui de lutter contre les idées reçues qui ont la vie dure. Membre de la commission communication de la FHP, je pense que le thème de « L’Accessibilité » retenu pour la dernière campagne est opportun et l’impact pertinent. Pour la petite histoire, il a même fallu convaincre le directeur de l’agence de communication, réalisatrice du spot télé Le Rugbyman, que dans la réalité tout le monde peut aller se faire soigner dans une clinique, quels que soient ses moyens ! Je pense que les différences, médicales ou financières, entre les secteurs public et privé s’amenuisent de plus en plus. Les chambres particulières à l’hôpital ne sont souvent pas moins chères que dans une clinique, dans notre établissement une majorité de praticiens ne perçoivent pas de compléments d’honoraires. Le reste à charge n’est donc pas forcément plus élevé dans nos cliniques et hôpitaux privés que dans le public. Il faut se décomplexer et diffuser cette information car la guerre de l’image est loin d’être gagnée.