Trois questions à Isabelle Dumont

Isabelle dumont, Directrice de la Clinique Saint Paul à Fort de France (97), Martinique, Membre du CA de la FHP-MCO, Présidente du Syndicat régional FHP de la Martinique

Quelles sont vos plus belles expériences ?

J’ai été recrutée il y a 16 ans pour donner une impulsion nouvelle à une clinique MCO indépendante de 50 lits et je pense avoir rempli une bonne partie de mon contrat. La clinique comptait 47 lits MCO en 1994, elle en a actuellement 102 en MCO, 55 en SSR et 55 en psychiatrie. Notre manque de place au début des années 90 a fait que nous avons largement axé notre développement sur la chirurgie ambulatoire avec des DMS très courtes. Notre développement s’est fait également grâce à un réinvestissement systématique des bénéfices, aux rachats d’une clinique en dépôt de bilan et d’un ancien hôtel où nous avons installé nos lits de SSR, à l’inauguration d’un bâtiment neuf en 2009 et à l’obtention de nouvelles autorisations. Malgré l’augmentation de notre activité, nous avons su préserver une forte culture d’entreprise, en associant nos personnels aux projets d’extension et de rénovation. Nous organisons des journées multidisciplinaires à thèmes chaque mois qui impliquent de manière transversale tous les personnels et sont autant de rencontres avec le grand public. Nous découvrons sans cesse de nouvelles vocations, si bien que nous avons mis en place des formations «diplômantes » et nommons des référents pour chaque thème. Cela permet à chacun d’évoluer dans son métier. Nous avons également obtenu le prix de la qualité et de la performance de l’ADEME fin 2009.

Quels sont vos plus gros échecs?
Nous avons eu un refus d’autorisation UPATOU juste avant la réforme des services d’urgence, alors que nous assurions déjà une prise en charge sans rendez-vous avec des médecins présents de 7h à 24h ! Le secteur privé est tout petit en Martinique, aussi, il est très difficile d’obtenir certaines
autorisations, en psychiatrie notamment, voire de formaliser des partenariats avec le secteur public.

Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
J’aimerais évoquer les démarches tarifaires incompréhensibles de la part de nos tutelles avec des tarifs fluctuants et pénalisants, notamment en chirurgie ambulatoire. L’absence de continuité notoire, tout en ne remettant pas en question nos orientations médicales, nous prend en quelque sorte en otage. Dans un autre domaine, nous nous félicitons d’avoir à la tête de notre ARS un homme de terrain dynamique, qui connaît bien la région et l’hospitalisation, ce qui n’a pas toujours été le cas avec nos précédents directeurs d’ARH. Pour terminer, j’aimerais parler de l’importance de continuer à communiquer sur l’hospitalisation privée en direction d’un public pas toujours facile à atteindre, et à persévérer dans le travail de valorisation qui a été amorcé cette année.