1,2,3 Questions – Claire Ravier

Claire Ravier, Directeur Général de la Polyclinique du Parc Rambot à Aix en Provence (13)

Quelles sont vos plus belles expériences ? 

Ma plus belle expérience est certainement celle que je vis actuellement. Les actionnaires de la Polyclinique ont décidé, suite au rachat du fond de commerce d’un autre établissement, de regrouper les activités sur un même lieu en construisant une Nouvelle Polyclinique (23 000 m² + 3 000 m² de centre de consultations) aux normes HQE. Nous avons travaillé sur le choix des architectes, le programme, les plans en y associant nos personnels et même les usagers. Nous devons réfléchir maintenant à ce que sera la médecine de demain…ne rien oublier…garder une capacité d’extension…rester dans le budget… Ce n’est pas toujours simple, car il faut conjointement continuer à gérer les 2 sites, structures obsolètes par rapport à l’activité, avec toutes les contraintes que l’on connaît : pénurie d’IDE, climat social, banquiers qui suivent de près les chiffres… Par ailleurs, notre établissement vit, depuis octobre 2009, à l’heure du développement durable, projet qui a reçu une adhésion assez massive du personnel avec la mise en place de groupes thématiques: déchets, achats, transport, énergie, bien-être au travail. Nous avons signé un engagement dans la campagne de réduction des gaz à effet de serre, «Two for ten» initiée par l’agence Primum non Nocere, qui nous donne comme objectif de diminuer tous les ans de 2% nos émissions, et ceci, pendant 10 ans. C’est un beau challenge à relever. Mon projet plus personnel est de continuer à prendre soin de mes soignants afin qu’ils puissent en retour déployer toutes leurs énergies à soigner leurs patients.

Quels sont vos plus gros échecs? 

Je ne parlerai pas d’échec mais d’incompréhensions et d’incohérences… Alors que, suite au rachat d’une clinique Aixoise en 2006, nous avons reçu en 2008 l’autorisation de nous regrouper sur un seul site, notre établissement n’est toujours pas reconnu par la Tutelle comme un seul et même établissement, alors même que les instances sont communes et que la certification a été unique. En conséquence, nous avons 2 CPOM, 2 CBU…..Pour les autorisations d’activité, nous sommes considérés comme 2 établissements distincts alors que la plupart de nos praticiens travaillent sur les deux sites ce qui fait que nous devons maintenir par exemple des activités de chirurgie cancérologique entre les 2 sites. Cette lourdeur administrative est absolument superflue.

Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?

Il y a l’actualité propre à la Polyclinique et l’actualité générale… Comment permettre aux praticiens de développer leur activité quand les locaux ne suivent pas ? Comment accorder une revalorisation salariale au personnel quand l’État n’accorde aucune augmentation ? Comment comparer les secteurs public et privé quand les règles du jeu ne sont pas les mêmes (statut du personnel, subventions …) ? À l’avenir, le secteur privé va de nouveau devoir se retrousser les manches pour innover et soigner de moins en moins cher mais il y a bien un moment où cela cédera.