Trois questions à Béatrice Caux

béatrice caux, Présidente de l’Hôpital Privé de Parly 2 à Le Chesnay (78), Groupe Générale de Santé

Quelles sont vos plus belles expériences ?

J’ai débuté ma carrière en tant qu’infirmière de bloc opératoire avant de faire des études de droit puis de gestion financière. J’ai intégré ensuite un «parcours de direction», où l’on fait étape dans chaque service, de la facturation aux ressources humaines. Ma connaissance de terrain de l’outil de production m’a beaucoup servi, surtout en début de carrière. J’ai eu l’opportunité de travailler en Ile-de-France dans un établissement très spécialisé avec un fort potentiel de développement, c’est une très belle expérience de participer activement à la création d’une filière complète de soins cardio-vasculaire : médecine,chirurgie vasculaire et thoracique puis chirurgie cardiaque et enfin soins de suite et réadaptation. Puis il y a 5 ans, il m’a été proposé de revenir à l’Hôpital Privé Parly 2 où j’avais fait mes premiers pas de directrice. Je suis ravie d’avoir pu constituer une équipe d’encadrement composée d’anciennes et de nouvelles recrues où une osmose s’est installée, ravie de manager les sujets très divers : construction et travaux pour mise en œuvre de nouvelles autorisations, intégration de nouveau praticiens, certification et labellisation. Même s’il est de plus en plus contraint, c’est un métier qui a du sens et que l’on a envie de partager. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de former de futures directrices !

Quels sont vos plus gros échecs?
J’ai vécu dans ma carrière il y a une vingtaine d’année une tentative manquée de reprise d’établissement, c’est certainement là ma plus grande déception. Dans le domaine des frustrations, je suis toujours assez agacée par la lenteur que prennent les dossiers et qui, au final, coûte du temps, de l’énergie et de l’argent. J’ai vécu cela récemment pour l’ouverture de notre service de scintigraphie, entre les aléas des travaux, les difficultés de recrutement liées à la raréfaction des spécialistes dans certaines disciplines, des praticiens au radio-pharmacien, et enfin, le temps incontournable des visites de contrôle, nous avons pris plus de temps que souhaité.

Quelles réflexions vous inspire l’actualité ?
Nous nous trouvons dans une période de transition avec la mise en place des ARS et beaucoup d’interrogations se posent. Nos interlocuteurs habituels ne connaissent pas encore leur devenir et nous ne connaissons pas encore nos nouveaux « interlocuteurs de proximité ». Quelle approche de l’Hospitalisation Privé auront-ils ? Quelle place nous sera octroyée dans les différentes instances? En Ile-de-France nous avions un directeur d’ARH soucieux de nous connaître. Quel seront nos relations avec les nouvelles équipes ? Aurons nous à affronter quelques lenteurs liées aux nouvelles organisations ? Je suis par ailleurs très attachée à la médecine libérale, j’aime voir dans l’établissement des entrepreneurs soucieux de leur exercice, même si parfois il n’est pas facile de faire se rejoindre les particularités de chacun vers l’intérêt collectif. Je ne suis donc pas réellement en faveur du salariat des médecins. Il y a également l’actualité tarifaire; il est indispensable que nos tarifs soient rééquilibrés car nous vivons dans une inéquité permanente insupportable. Alors que nous sommes efficients, que nous pratiquons des activités de haute technicité, alors que nous travaillons sans cesse avec nos équipes sur nos projets médicaux, sur la qualité et la sécurité, nous pilotons nos établissements sans visibilité tarifaire.