Trois questions à Georges-Alexandre Imbert

Georges alexandre imbert, Président de l’Association d’aide aux victimes des accidents et maladies liés aux « risques » des médicaments

Quelle est votre perception de notre système de santé actuel et de l’hospitalisation privée ?

L’hôpital public est considéré par tout un pan de la population (les personnes en difficulté, les cas sociaux), comme un lieu de refuge et je suis toujours surpris lors de mes visites et interventions à l’hôpital, de voir tous ces gens qui, n’étant pas réellement malades, n’ont en quelque sorte rien à faire à cet endroit car ils gênent le travail des personnels et des services ainsi que le bien-être et la guérison des malades. Ce phénomène est certainement moins visible dans les cliniques privées.

Pensez-vous que les dépassements d’honoraires constituent un frein dans le développement de l’hospitalisation privée ? Pourquoi ?
Les chirurgiens sont des artisans et il faut leur donner les moyens. Si on veut avoir un bon artisan il faut le payer ! Je pense que les honoraires des médecins, très encadrés et contraints, ne sont pas toujours intéressants pour eux. Maintenant, si les dépassements ne sont pas extravagants, étant tous relativement bien couverts grâce aux mutuelles, je ne vois pas cela comme un problème majeur.

En perspective du Congrès avec les représentants des usagers de la FHP-MCO le 14 septembre 2010, quels messages aimeriez-vous faire passer ?
Ils se résument en trois thèmes : l’hygiène pour éviter les infections nosocomiales, la formation parce que les personnels sont souvent peu formés aux équipements modernes, ce qui peu provoquer des accidents comme ceux connus des surirradiés d’Épinal, et la sécurité parce que c’est le combat de notre association : éviter les accidents et défendre les victimes des médicaments, que l’on chiffre environ à 150 000 par an en France. Nous militons pour une meilleure appréhension des risques et des effets secondaires liés à la prescription et à l’usage des médicaments et des produits en interaction. Les médecins ont parfois une méconnaissance notoire des effets secondaires produits par les médicaments qu’ils prescrivent, et se soucient peu des conséquences. Je citerais en exemple les tranquillisants et somnifères qui peuvent conduire à des attitudes suicidaires ou encore l’Agréal, un médicament dont les effets secondaires étaient redoutables, dyskinésie faciale, maladie de Parkinson, dépression, et dont la limitation de durée de prescription n’a longtemps pas été notifiée dans le RPC (l’Agréal est aujourd’hui retiré du marché). Nous défendons actuellement 1000 dossiers de victimes de l’Agréal et avons 300 assignations en réparation. En conclusion je dirais qu’il est urgent que les pharmaciens travaillant dans les hôpitaux publics et privés soient davantage consultés et entendus par les médecins. D’autre part, nous nous battons au quotidien pour que les entreprises pharmaceutiques, peu inquiétées par les autorités sanitaires, reconnaissent et assument leurs responsabilités.