Trois questions à Gauthier Escartin

Gauthier escartin, Directeur de la Clinique d’Orthez, de la Clinique Oloron Sainte Marie et de Luz Clinique (64), groupe Kapa Santé

Récemment quelle est votre plus belle réussite?
La gestion des hommes au sens générique du terme est l’aspect de mon métier qui me passionne le plus. Réussir à constituer des équipes dans des environnements souvent tendus et voir des collaborateurs gagner en maturité, émerger, prendre des responsabilités et évoluer dans leur carrière, cela reste une grande satisfaction pour moi. C’est une attitude quelque peu paternelle mais je pense qu’il est nécessaire d’avoir un vécu pour pouvoir appréhender et faire face à certaines problématiques dans nos métiers. Le rôle des dirigeants seniors est de transmettre aux plus jeunes collaborateurs une vision globale et transversale, avec le patient au cœur du process.

Quel est votre échec le plus cuisant ?
Les situations difficiles font partie intrinsèque de notre métier, comme les conflits sociaux d’ailleurs qui sont toujours assez compliqués à résoudre. Il faut dialoguer, être didactique et ferme à la fois. J’ai personnellement beaucoup appris de mes missions passées dans l’industrie qui prépare mieux ses dirigeants à la gestion des conflits. Nous avons d’ailleurs réussi avec beaucoup de temps et de patience à mener à bout un projet d’externalisation dans le cadre du regroupement de deux cliniques au Havre, et ce, malgré de nombreuses résistances. Au-delà, ce que je trouve le plus regrettable dans notre métier qui met l’humain au centre des préoccupations, c’est de devoir travailler avec certains collaborateurs qui n’ont pas toujours les mêmes finalités que vous, qui privilégient leur parcours personnel et en oublient la vision collective au risque de mettre en péril l’organisation en place. Certaines organisations favorisent ce fonctionnement individuel, mais je ne suis pas convaincu des bienfaits de la méthode.

Quelle est la question d’actualité qui vous interpelle ?
Je déplore le manque d’encadrement dont bénéficient les petites structures de villes moyennes désireuses de mettre en place des projets de collaboration public privé, afin de préserver la médecine de proximité. Le groupe Kapa santé qui a des cliniques dans ce type d’environnement, petites et moyennes agglomérations, en est à la création de son 4ème pôle santé public privé et l’on constate qu’aucun projet ne ressemble à un autre. Nous essayons de trouver les solutions les plus appropriées possibles pour mutualiser les moyens tout en préservant les visions de la médecine des deux acteurs, en fonction des impératifs sanitaires locaux. Les ARS n’ont pas encore appréhendé cela et la FHP n’est pas très présente sur ce dossier non plus. Il faudrait donc recadrer les choses et mettre au point des méthodologies.