Trois questions à Claire Grenouillet

Claire Grenouillet, Directrice de l’Hôpital Privé les Franciscaines, Nîmes (30) 

Récemment quelle est votre plus belle réussite?
Jeune diplômée d’HEC fin 2006, j’ai souhaité débuter ma carrière dans un domaine d’activité selon moi « porteur de sens » : la santé. Cette première approche et la découverte de ce monde constituent pour moi une très belle expérience. Notre PDG, Monsieur Patrick Giordani m’a permis de gravir les échelons de manière progressive, pragmatique et structurée. J’ai bénéficié d’une formation de terrain pendant plusieurs mois aux côtés des différents professionnels exerçant dans l’établissement. Appréhender « in vivo » le rôle, l’importance et les problèmes de chacun au sein d’un établissement permet de mieux exercer les responsabilités liées à la fonction de dirigeant. Je pilote, par ailleurs, la mise en place du dossier patient informatisé sur les deux établissements nîmois du groupe. Une étape décisive vient d’être franchie avec succès : le déploiement sur deux services pilotes. Plus qu’un simple changement de support, l’informatisation du dossier patient est une démarche éminemment structurante pour un établissement. En effet, elle implique de s’interroger sur ses pratiques et de remettre en cause ses fonctionnements dans un souci d’efficience, mais aussi et surtout, pour une amélioration de la prise en charge des patients. 

Quel est votre échec le plus cuisant?

Le recrutement des compétences infirmières nous a posé d’énormes difficultés durant l’été 2010. En pleine période estivale, déjà difficile à gérer en termes d’effectif, nous avons été confrontés à de nombreux congés maternités, donc des besoins supplémentaires en personnel. Les agences d’interim étant dans l’incapacité de nous déléguer le personnel souhaité, nous avons été amenés à demander, plus d’efforts encore, aux équipes en place, qui, épuisées avaient le sentiment d’être sur-sollicitées. Des facteurs externes expliquent cette pénurie dans le Gard : taux d’infirmières libérales très élevé, généralisation du recours à l’intérim tous secteurs confondus, fuite des élèves infirmières formées dans les écoles de Nîmes vers d’autres départements … Compte tenu des tensions actuelles en matière de recrutement, il est probable que nous vivions une nouvelle période de pénurie au cours de l’année 2011, et ce, malgré de nombreuses actions mises en œuvre pour augmenter l’attractivité de notre établissement (par exemple la crèche d’entreprise ouverte en 2008).

Quelle est la question d’actualité qui vous interpelle ?
Sur le plan financier, je n’ai aucune attente particulière et ne me fais aucune illusion quant aux tarifs 2011 pour notre secteur. Depuis la mise en place de la V11, les campagnes tarifaires sont, à mon sens, de plus en plus opaques. La « redistribution des ressources » à l’intérieur des tarifs est difficile voire impossible à appréhender. La gestion prospective d’un établissement à moyen et long terme en est rendue très compliquée. Sur le plan juridique, il est essentiel de rester attentif à la mise en œuvre progressive de la loi HPST. Cette loi et ses textes d’application amènent des modifications substantielles du paysage sanitaire, avec leur part de risques mais aussi d’opportunités.