Trois questions à Lamine Gharbi

Lamine Gharbi, PDG du groupe Cap Santé à Pezenas (34), Président de la FHP-MCO

 

Commençons par Cap Santé, quelle est votre plus belle réussite ?

Comme tous, je construis et gère au quotidien, patiemment, avec pragmatisme des établissements. Cela passe naturellement par des petites victoires mais aussi par des frustrations et beaucoup d’efforts. Toutefois, je suis satisfait d’avoir bâti un groupe régional de proximité de 7 établissements en partant d’un établissement acheté en 1987 par mon père, médecin anesthésiste. Notre volonté était de créer une offre de proximité dans des petites villes, qui réponde aux besoins immédiats d’une population et garantisse, sur une région, une offre diversifiée avec des activités MCO, SSR, HAD et des EHPAD. La ténacité est dans ce métier une nécessité qui m’a servi par exemple, après des années de lutte, pour obtenir l’autorisation de services d’urgences et de scanners, sur un territoire où l’établissement le plus proche se trouve à 45mns. 

… Une présidence régionale désormais bien ancrée
La FHP Languedoc-Roussillon vient d’inaugurer la MHP2, la nouvelle maison de l’hospitalisation privée. Elle regroupe sur 4000 m2, le syndicat régional de la FHP, les écoles d’aides-soignantes et d’infirmières, ainsi que le centre de formation des apprentis. La Maison accueille tous les jours plus de 150 étudiants. Mais c’est surtout pour les 81 cliniques de la région, un réel guichet unique où elles trouvent toutes les réponses à leurs besoins en termes de services, de conseils, mais aussi et surtout de formation. Demain, c’est notre école d’aides-soignantes, d’une capacité de 60 élèves, à Perpignan qui verra le jour dans de nouveaux locaux.

Comment transformer l’essai au niveau national de la FHP-MCO ?
L’expérience régionale n’est pas transposable à l’identique au national, bien qu’elle demande la même expertise du métier et exige la même pugnacité et engagement ! Il est très difficile d’accepter une approche macro-économique des tutelles quand on sait traduire immédiatement ce que cela signifie pour chacun en « micro » ! Donc, peu à peu il a fallu apprendre la langue du ministère, de Bercy, de l’Élysée et savoir la pratiquer… Malheureusement, les résultats obtenus sont loin d’être proportionnels au travail fourni, il s’agit d’un travail de longue haleine, ou plus précisément, d’une guerre de tranchées. La campagne tarifaire 2011 est une catastrophe, même annoncée, elle reste difficile à accepter. Nous le savons bien, il n’y a pas de miracle. Rugbyman, je suis toujours prêt à prendre des coups et à en donner…pour la profession.