Le 13h : les « établissements de soin à but lucratif »

Jamais cette appellation n’a été aussi fausse et pourtant nombreux restent nos détracteurs à en articuler chaque syllabe avec un plaisir non feint. 31% des cliniques MCO sont déficitaires et 67% sont en dessous du seuil des 3% du résultat net préconisé par les experts financiers. C’est le groupe Montaigne accompagné de deux cabinets financiers qui l’écrit dans le deuxième rapport sectoriel commandé par la profession et qui l’affirmait hier à la presse. Nous assumons depuis toujours des missions de service public que Xavier Bertrand nous confiera demain « en cas de carence du secteur public » annonçait-il récemment aux directeurs d’hôpital, pour lesquelles nous n’avons aucune rémunération (1,1% des MIGAC) et qui participent allègrement au plombage de nos entreprises. Qui sommes-nous ? C’est cette devinette que nous aurions dû poser au sénateur Jean-Pierre Fourcade, l’invité politique du chat en direct de la FHP-MCO mardi soir. C’est parce que nous saurons fermement tirer la sonnette d’alarme (cf communiqué de presse) et dialoguer avec les décideurs en santé de notre pays que nos établissements de soin deviendront… lucratifs pour le plus grand bienfait de tous.

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

Le sénateur Jean-Pierre Fourcade répondait à vos questions mardi – Lamine Gharbi, Président FHP-MCO.

 

Les rendez-vous politiques de la FHP-MCO

Les questions-réponses qui ont fusé mardi soir en direct au cours du chat avec notre deuxième invité politique le sénateur Jean-Pierre Fourcade sont en ligne et à consulter sur : www.fhp-mco.fr.
Notre prochaine invitée sera la député Valérie Boyer.

 

Le saviez-vous* ?

Le MCO privé détient 36% de part de marché des séjours MCO et 55% des parts de marché en chirurgie.
Le MCO privé gère 43% des lits de soins critiques ; 2% des actes lourds (0,9% pour les CH).
14% de patients supplémentaires ont été accueillis dans les services d’urgence privés (entre 2007 et 2009).
82% de nos établissements ont un score agrégé en A et 69% sont certifiés V2010 sans réserve ni recommandation.
89% de nos 41 500 médecins sont libéraux. Ils sont en moyenne plus âgés que leurs collègues du secteur public.
L’endettement de notre secteur s’élève à 300 millions d’euros. Les capitaux propres couvrent de moins en moins l’endettement.
La part du résultat net dans le CA est passé de 2,9% en 2007 à 2,1% en 2009 ; celui de l’EBE de 7,4 à 6,9%.
L’évolution du CA des cliniques MCO varie entre -15 et +15% !

* extraits du deuxième rapport sectoriel de l’hospitalisation privée du groupe Montaigne, présenté hier matin, chiffres 2009.

 

Des signalements rapides

5 régions actuellement, bientôt 8, puis toute la France à compter du 1er janvier, signaleront électroniquement les infections nosocomiales. Fini le papier, vive la souris ! Cette rapidité permettra surtout aux CCLIN et ARS de réagir, accompagner si nécessaire et identifier des phénomènes émergents ou récurrents grâce à la constitution d’une base de données nationale unique et partagée.

 

Une distorsion de concurrence de plus

Dans la course au recrutement de médecins, l’indemnité, rémunérant les missions transversales et pouvant atteindre 30% du montant des honoraires, donnée aux médecins libéraux exerçant dans le secteur public, offre un avantage considérable au secteur public. Tous les médecins doivent être rémunérés équitablement pour participer aux missions exigées par la réglementation, c’est l’objet du courrier de la FHP-MCO à Xavier Bertrand.

 

Seuls 14% des internes en médecine générale aspirent à exercer en hôpital

Au sortir de l’internat de médecine générale 55% des internes visent le remplacement, 16% l’installation et 14% (17% chez les hommes et 13% chez les femmes) un poste hospitalier (praticien ou assistant) selon l’enquête nationale menée par l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Moins de 50% estiment nécessaire la proximité d’un centre hospitalier (4% un CHU !). 93% demandent des solutions informatiques pour renforcer les réseaux ville-hôpital.

 

Être labellisé « 2011, année des patients et de leurs droits » ?

Les ARS labeliseront tous professionnels de santé, associations, établissements sanitaires et médico-sociaux qui s’engagent dans une action exemplaire dans le domaine de la promotion des droits des patients et respectent les instructions officielles (instruction du 10 février 2011 relative au lancement du label). Les agences proposeront les meilleurs projets pour concourir à la deuxième édition du prix droits des patients fin 2011.

 

Du rififi chez les médecins

Mais qui sera présent lors de la troisième séance des négociations conventionnelles ? La CSMF et le SML, les deux poids-lourds, refusent de siéger si les représentants des internes (ISNIH, ISNAR-IMG et ANEMF) sont présents. « Nous voulons une négociation à huis clos avec ceux qui sont habilités à négocier et à signer » déclare le Dr Chassang, président de la CSMF. Par ailleurs, qui sera à la tête de la délégation de la FMF ? Le Dr Jean-Paul Hamon a été élu lors d’une assemblée générale extraordinaire mais le Dr Jean-Claude Régi, président sortant, conteste cette élection. A suivre…

Récemment, six substances chimiques extrêmement préoccupantes ont été ajoutées à la liste des substances soumises à autorisation, parmi lesquelles trois appartenant à la famille des phtalates : le DEHP, le BBP et le DBP. Ces dernières ne pourront plus être commercialisées sans autorisation à partir 2015. Incohérent : aucune autorisation ne sera nécessaire pour utiliser ces trois phtalates dans les conditionnements primaires des médicaments. Concernant les dispositifs médicaux, les risques qu’entraîne pour la santé humaine l’utilisation d’une substance dans un dispositif médical ne sont pas pris en compte !