Le 13h : consternés !

L’actualité de la semaine a été sans conteste dominée par la publication des comptes 2010 de la Sécurité sociale. Le déficit du régime général est révisé à la baisse : 19,5 milliards d’euros contre 20,9 votés à l’automne. La seule branche maladie accuse un déficit prévisionnel en 2011 de 10,3 milliards ; l’ONDAM 2011 « sera ainsi strictement respecté » se réjouit le gouvernement. La belle affaire ! L’image est plutôt « nous sommes au bord du gouffre et nous avons fait un pas en avant » ! Nous dénonçons avec vigueur l’accumulation insensée et irresponsable des déficits de l’assurance maladie qui met en danger le financement pérenne de la santé des Français. Année après année, nous hypothéquons davantage le système qui soignera nos enfants. Personne ne nous l’a confié et pourtant nous l’acceptons. La mission de sauver la sécu est loin d’être impossible et porte un nom: le tarif unique. Nous aurions pu réaliser de 12 à 15 milliards d’euros d’économies chaque année mais le gouvernement fait le choix de l’irresponsabilité. Nous saurons le lui rappeler. (lire le communiqué de presse)

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
http://leblogdupresident.fhpmco.fr/

L’alimentation à l’hôpital, l’affaire de tous

Et si l’alimentation devenait un geste de soin…c’est le sujet sur lequel planchent de nombreux CLAN. Bravo à tous les établissements qui se sont mobilisés pour cette deuxième édition de la journée nationale de l’alimentation à l’hôpital le 9 juin dernier.

Une redistribution élargie

Les députés ont entamé ce mardi 14 juin 2011 l’examen de la première loi de financement rectificative de la sécurité sociale, dont la disposition centrale vise à instaurer, dans les sociétés commerciales de plus de 50 salariés, le versement d’une prime « lorsque les dividendes attribués aux actionnaires ou associés sont en augmentation par rapport à la moyenne des deux exercices précédents« .

L’activité libérale reste peu attractive

La 5e édition de l’Atlas de la démographie médicale française du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) démontre un écart croissant entre le nombre de médecins venant de s’inscrire (+2,5%, soit 5 392 médecins) et le nombre de médecins sortants (+11,2%, soit 4 310 médecins) sur un total de 264 466 médecins inscrits à l’ordre. Parmi eux, 199 987 ont une activité régulière et 85 011 sont des médecins salariés (dont 64,8% d’hospitaliers) et 22 911 médecins ont un exercice mixte (dont 68,1% de libéraux-hospitaliers). Mais seuls 9,4% ont choisi l’exercice libéral (70% ont choisi une activité salariée). Le CNOM a réalisé une étude auprès de 1 211 médecins libéraux installés en 2009. 86% ont répondu qu’ils seraient prêts à « recommander à l’un de leurs confrères d’exercer en secteur libéral« . Ils estiment aussi indispensable de faire connaître ce mode d’exercice durant les années d’études.

L’Académie de médecine se fait force de propositions

L’Académie de médecine vient de publier des propositions pour une réforme de l’assurance maladie dont quatre concernent les établissements hospitaliers qui disposent précise-t’elle de « très importants gisements d’économie« . Il est donc suggéré de diminuer les effectifs de personnel administratif et redéployer le personnel soignant actuellement affecté à ces postes. Le rapport propose aussi de recentrer l’activité des médecins sur les soins en les soulageant des tâches administratives ainsi que de contrôler le bien fondé des prescriptions médicales et la pertinence des actes. Enfin, établir un mode de financement des établissements retenant le système de coût de gestion le plus faible représente un des moyens pour réaliser des économies.

La sécu condamnée a être bénéficiaire

Le tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) d’Évry se prononcera le 19 juillet sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) portant sur la légalité du déficit de la Sécurité sociale, soulevée par un praticien s’appuyant sur l’article 34  » les lois de financement de la Sécurité sociale déterminent les conditions générales de son équilibre financier « . Si le TASS juge cette question sérieuse, il la transmettra à la cour de cassation qui la transmettra au conseil constitutionnel. Les budgets de la Sécurité sociale pourraient-ils ne plus être déficitaires ? A suivre de très près.

AME : pour tordre le cou aux idées reçues

Un rapport du comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques adopté la semaine dernière se prononce en faveur du maintien du dispositif de l’AME… à condition d’en améliorer la gestion financière. Après une année d’investigation, les députés constatent une « forte hausse » mais pas « d’explosion » des dépenses consacrées à l’AME, de 377 millions d’euros en 2005 à 623 millions en 2010. La majorité des bénéficiaires le font à titre individuel, les fraudes sont limitées (0,3 % selon la CNAMTS) et la consommation moyenne est constante depuis 2001, avec cependant une hausse plus forte en 2009. En revanche, deux éléments principaux sont à l’origine d’une inflation des dépenses : l’augmentation du nombre de bénéficiaires, de 79 000 en 2000 à 189 000 en 2005 et 227 000 en 2010 ; et les conditions de facturation hospitalière.

Internes aux négociations conventionnelles

Les syndicats se sont en effet déchirés sur l’opportunité d’accepter ou non la présence de représentants des étudiants et des internes autour de la table des négociations. Deux fronts se sont écharpés : d’une part MG France, la Fédération des médecins de France (FMF) et le Bloc (représentant les spécialités exerçant sur un plateau technique) favorables à l’ouverture des discussions aux futurs praticiens et leur ménageant même une place au sein de leurs délégations et d’autre part la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) farouchement opposés à cette présence. Pour avancer, Frédéric Van Roekeghem a finalement reçu les uns puis les autres. Pour 40 % des professionnels de santé, les jeunes devraient même pouvoir signer ! (enquête auprès de 283 praticiens).

Les internes en stage dans les cabinets de ville

C’est ce que réclame la CSMF. Après la publication de l’arrêté qui permet aux établissements de soins privés de se faire agréer comme terrains de stage pour les internes, pourquoi laisser de côté les cabinets des spécialistes de ville. La CSMF demande au gouvernement d’inscrire dans la prochaine loi « santé » l’ouverture des stages aux cabinets de ville pour les internes des spécialités autres que la médecine générale.

Nous sommes des « hydrovores » !

59 départements sont concernés par au moins un arrêté préfectoral de limitation des usages de l’eau et 11 départements sont en vigilance. Le plan sècheresse nous concerne tous. Un citoyen consomme en moyenne 127 litres d’eau par jour. Un établissement hospitalier consomme en France par jour d’hospitalisation et par patient entre 300 et 1200* litres d’eau. Le secteur hospitalier peut difficilement aujourd’hui ignorer ces enjeux. Avant d’agir, savoir : connaissez-vous la consommation de votre établissement ?
*chiffres Agence Primum non nocere