Comment favoriser l’innovation pour améliorer les gains de performance ? Comment développer les nouvelles technologies dans le domaine des soins et de la prévention, dans une logique d’efficacité économique et financière ? Ces questions se posent également dans l’univers de la santé où la notion de performance émerge en raison des impératifs de pertinence et de qualité des actes, et du caractère limité des budgets alloués aux établissements de soins.
« Avec les TIC, nous avons la possibilité de proposer de nouvelles organisations et une meilleure efficience dans la réponse à la demande de soins » indique Pierre Simon, ancien Conseiller Général des Etablissements de santé auprès de la DGOS, co-auteur du rapport ministériel “la place de la télémédecine dans l’organisation des soins” (novembre 2008).
Spécialiste de la télémédecine et invité du Forum E-santé 2011, il rappelle que la France est le pays d’Europe le plus pourvu en hôpitaux avec ses quelques 3000 établissements de santé. Il faut donc structurer l’offre dans les territoires de santé pour que la population puisse accéder “au juste soin au bon endroit”. Il faut ainsi favoriser les moyens d’échanges entre établissements de santé pour que les petits hôpitaux qui ne disposent pas de toutes les spécialités puissent bénéficier de l’expertise des plus grosses structures où se trouvent désormais les plateaux techniques spécialisés. On passe donc progressivement d’une ère où le patient se déplace à une ère où il peut être traité au plus proche de chez lui – évolution qui répond aux besoins d’une population vieillissante. Ce nouveau paradigme est favorisé par l’émergence de la télémédecine, notamment, à travers la téléconsultation et la télé-expertise, actes médicaux à distance qui peuvent structurer de nouvelles organisations au sein d’un territoire de santé ou d’une région sanitaire.
« Les systèmes d’information (SI) entrent en jeu. Si on veut une filière de soins graduée, les informations concernant le patient doivent pouvoir circuler entre établissements à travers des SI interopérables », ce qui pose parallèlement la question de la sécurisation des données – sujet sur lequel l’ASIP Santé intervient. « Les données ne circulent pas par Internet, mais par des réseaux haut débit sécurisés sur fibre optique », précise-t-il.
Pierre Simon rappelle cependant que les TIC ne remplaceront jamais les actes humains. Elles apportent une réponse à la demande croissante de soins pour les maladies chroniques du vieillissement. La télémédecine complète et soulage l’exercice médical actuel, elle ne s’y substitue pas. Son développement n’est donc pas un palliatif à la baisse de la démographie médicale.