Un indicateur de soutenabilité

Nous sommes des acteurs sans texte. Il est difficile de regarder, impuissants, notre avenir se dessiner au fil des séances du PLFSS, puis des arbitrages de la DGOS, puis, bien que innocents, de subir la sentence des tarifs au 1er mars. L’édition 2012 s’annonçait dans une certaine continuité des années précédentes : un ONDAM déclaré à l’avance, une stabilisation de la V11…C’était sans compter la crise qui rebat les cartes jusqu’au plus haut de l’Etat. Nos repères se brouillent. Entre le scénario d’une contagion mortelle mondiale exposée sur tous les écrans de cinéma depuis hier, et la faillite d’un Etat (le nôtre ?) présentée comme probable par notre Premier Ministre mardi, la schizophrénie entre fiction et réalité nous gagne et le doute s’installe : qu’est ce qui est le plus probable ? Nous connaissons au moins un vaccin. Celui de faire confiance aux chefs d’entreprises que nous sommes, qui produisent une richesse économique basée sur une activité bien réelle et non virtuelle, en capacité de créer de l’innovation sociale et un projet solide de santé pour les générations à venir. Mais dans l’immédiat, à quand dans les tableaux de bord du ministère, un indicateur de soutenabilité à la douleur de la crise ?

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
http://leblogdupresident.fhpmco.fr/

 

PLFSS 2012 : la FHP-MCO martèle
Les propositions du gouvernement ne sont pas à la hauteur des enjeux! Alors que la Cour des Comptes pointe l’économie potentielle de 7 milliards d’euros grâce à la convergence, le gouvernement baisse ses ambitions de 150 à 100 millions d’euros d’économies espérés grâce à une convergence extra light.
Nous voulons que :
– la convergence tarifaire soit poursuivie et amplifiée afin de produire au moins 250 millions d’euros d’économies
– les économies ainsi réalisées se traduisent par une revalorisation des tarifs de 1,2%, avec une priorité donnée aux tarifs aujourd’hui inférieurs aux coûts de production
– l’enveloppe MIGAC soit réduite et requalifiée sous forme tarifaire pour tout ou partie du montant de l’enveloppe initiale (4 milliards d’euros en 2005), montant qui reste aujourd’hui toujours inexpliqué. 

500 millions supplémentaires d’économies à trouver
Réviser l’ONDAM à 2,5% contre 2,8% exige l’économie de 500 millions supplémentaires. Des mesures qui seront détaillées dans un budget de la Sécurité sociale rectificatif d’ici à deux semaines.

La gauche au Sénat veut se faire entendre
Les sénateurs de gauche viennent de rejeter l’article ajustant à la hausse (161 millions d’euros au lieu de 151 millions) pour 2011 la dotation de l’assurance maladie aux ARS. Le rapporteur estimait ne pas avoir eu de justifications suffisantes de ce montant. Sur les 161 millions, 133 millions couvrent les dépenses de personnel. En ramenant ce montant aux 1.693 agents des ARS, la dépense serait de 6.552 euros par mois par agent, ce qui lui a paru élevé même « en intégrant l’ensemble des charges sociales« . Il a ajouté que les 28 millions restants n’étaient pas non plus explicités.

Détournement de patients
Le Syndicat national des spécialistes des maladies du coeur et des vaisseaux (SNSMCV) a dénoncé lundi dans un communiqué un « détournement systématique » des urgences cardiologiques par les SAMU vers les établissements publics. Selon lui, l’adressage, notamment des syndromes coronaires aigus (SCA), « diminue au fil des mois, et se réduit à la portion congrue » dans les établissements privés.

Sept Français sur dix s’estiment inégaux face à la santé
Selon ce sondage LH2 pour la Fondation April Santé Equitable rendu public lundi, « 70% (des Français) pensent qu’aujourd’hui dans notre pays, tout le monde n’a pas les mêmes chances d’être en bonne santé ou de le rester« . Les deux principaux « facteurs générateurs d’inégalités » sont « les conditions de travail » (74%) et « le niveau de revenu » (71%). Le « lieu d’habitation« , « l’éducation familiale » et le « niveau d’études » sont également cités par plus d’un sondé sur deux. Le système de soins français est « jugé inégalitaire » par un Français sur deux (52%), notamment à cause du « prix élevé des soins et des médicaments » et du « manque de médecins et d’hôpitaux dans certains endroits« . Presque un Français sur deux (46%) a « le sentiment d’être, en tant qu’individu, principalement à l’origine du déficit actuel de la Sécurité sociale« . Une large majorité (62%) estime que chacun doit « adopter un comportement plus responsable pour limiter son déficit« .

Le dioxyde de titane : un risque émergent
Le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est classé cancérigène possible pour l’homme pourtant son développement va croissant en milieu hospitalier du fait de sa présence dans de nombreux matériaux de construction et de rénovation mais aussi dans les médicaments et les cosmétiques. Ces nanoparticules présentent une action photo-catalytique permettant la destruction des bactéries et autres polluants présents dans l’atmosphère qui représente une opportunité pour le secteur dans sa lutte contre les infections nosocomiales notamment. Une vigilance accrue est donc nécessaire.