Etre responsables !

Les détracteurs des fonds de pension engagés dans notre secteur devront revoir leur argumentaire et leurs « éléments de langage » pour expliquer les 3,3 milliards d’emprunts toxiques souscrits par les hôpitaux publics. Isolement des directeurs dans leur prise de décision, négligence des élus, agressivité de certains banquiers, absence de contrôle de l’Etat, la copie est un peu courte ! Il est également aisé de convaincre l’opinion publique que les 350 millions d’euros gelés par souci de gestion des comptes publics, sont vitaux pour éponger les 530 millions de déficit cumulé en 2010 par les hôpitaux publics et éviter notamment des licenciements. En revanche, les candidats se font plus rares pour exposer les raisons de ces déficits. Quel grand pays de liberté où le chef d’entreprise de santé, mais également le patient, peut déclencher sans compter de la dépense publique, sans contrôle ni autorisation et sans rendre de compte. Si vous souhaitez gâcher votre veillée de Noêl, c’est précisément le sujet de conversation que nous vous conseillons de lancer ! Nous vous souhaitons d’excellentes fêtes !

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
http://leblogdupresident.fhpmco.fr/

En 2012, tous en campagne
En janvier, le FHF lancera sa plateforme de propositions 2012/2017 : remise en cause de la T2A, arrêt de la convergence tarifaire, part variable de rémunération, meilleure reconnaissance des usagers et…mesures plus dirigistes en médecine libérale. Le projet défend les fondements d’un service public qui « ne se négocie pas », et assume la nécessaire mutation des établissements.

Accouchements : dépassements d’honoraires, une grande inégalité des prix
C’est ce que dénoncent les médias à partir d’une étude du comparateur en ligne Mutuelle.com. Entre 313 et 3000 euros ! Paris est la région la plus chère suivie du Nord, de l’Ain et les Alpes-Maritimes. Entre des dépassements trop élevés et des réservations bloquées à l’hôpital, les parturientes sont prises en otage d’un système peu aidant.

Un secteur optionnel dans l’impasse
Le secteur optionnel n’a aucune chance d’aboutir par la négociation début 2012, semblent s’accorder à dire syndicats et mutuelles.
La DREES a publié les honoraires des professionnels de santé libéraux entre 2008 et 2010 : les honoraires moyens des médecins augmentent depuis l’année 2007 en euros courants mais de moins en moins rapidement et passent de +1,9% en 2008 à +0,5% en 2010. Des évolutions qui sont plus « contrastées » selon les spécialités. Les honoraires des pédiatres, gynécologues et psychiatres « ont stagné« , seuls ceux des ophtalmologues ont progressé de +3,1% en 2010.

Les nouvelles règles de la Commission européenne
Bruxelles donnait hier les nouvelles règles du jeu qui s’appliqueront en matière d’aides d’Etat pour certains services publics. Bruxelles impose désormais une « obligation d’efficience ». En clair, il faudra faire la preuve que l’argent public est bien utilisé pour que l’aide soit autorisée. A suivre de très près la plainte de la FHP-MCO pour aide illicite au bénéfice de l’hôpital public.

Drogués au déficit
L’endettement cumulé de l’AP-HP s’élèvera en fin d’année à 2,3 milliards d’euros, en progression de 8% par rapport à 2010, une croissance plus faible que les années précédentes (17% de 2009 à 2010). Pour se désendetter, l’AP-HP, le plus gros employeur d’Île-de-France avec 90 000 salariés, va vendre des actifs immobiliers.

Le mode de prise en charge évolue
Nous le savions mais la DREES le confirme dans un récent rapport : le nombre de journées en hospitalisation complète toutes spécialités confondues diminue (données 2009). Plus de la moitié des 25 millions de séjours ont duré moins d’un jour. Les soins de longue durée reculent quant à eux de 24%.


Vers une meilleure qualité de l’air
Deux décrets viennent de paraître au JO concernant la réglementation de la qualité de l’air dans les établissements recevant du public (ERP)..mais applicables dans les établissements hospitaliers à partir de 2013 ! Bravo à la clinique Pasteur de Toulouse qui a d’ores-et-déjà mis en place une batterie de mesures de la qualité de son air (COV, fumée, nanoparticules…).