Dans sa plate-forme de réflexion pour l’élection présidentielle, la FHF a proposé que les hôpitaux puissent organiser les soins de proximité quand la médecine de ville est défaillante, et propose de limiter le financement par l’assurance maladie aux établissements assurant des missions de service public. Comment réagissez-vous, au nom du SML à cette proposition ?
A mon avis, voilà ce qui se passe : la FHF, réalisant qu’elle était dans un état de faillite permanente, avec des recettes insuffisantes et des frais de fonctionnement qui ne sont même plus couverts par le montant des MIGAC, la FHF s’intéresse au secteur privé qui dégage des gains de productivité, dans le respect de l’ONDAM libéral alors même qu’il est inférieur au leur. Comme la FHF est à l’affut de nouvelles recettes, elle a instrumentalisé l’idée des déserts médicaux, et projette de faire main basse sur la médecine libérale, en récupérant certaines de nos prérogatives comme l’avenant 20 et autres.
Que pensez-vous de la désertification médicale en France ?
Le problème des déserts médicaux et des zones hyper sensibles est aigu. Les difficultés d’accès aux soins des personnes isolées sont réelles, mais l’importance en nombre de la population concernée reste à moins de 4 % et seulement 1 000 communes seraient concernées. C’est pourquoi le SML a fait des propositions au gouvernement : développer les maisons pluridisciplinaires sur l’ensemble du territoire, et améliorer l’exercice des médecins retraités actifs, qui veulent pratiquer leur profession après 65 ans. Il y a trois semaines le SML a souhaité sécuriser ce projet de retraite active, en définissant les conditions de son application et en proposant pour eux un véritable statut au ministre. Mais le SML soutient aussi l’augmentation du numerus clausus, associé à une grande campagne de communication vantant l’intérêt de l’exercice libéral. Enfin, le SML préconise un internat mixte, moitié libéral, moitié public. Signalons la proposition de loi Vigier iconoclaste, basée sur la coercition, qui impose aux internes trois années de service obligatoire sur le territoire français. En matière de gestion médicale, la coercition n’apporte jamais rien de bon. Le premier effet de cette loi serait évidemment une baisse d’effectif dans les facs de médecine.
Pouvez-vous imaginer travailler plus étroitement avec la FHP-MCO ?
A mon avis, il est temps que SML et la FHP-MCO travaillent ensemble pour résister à ce genre de propositions déloyales. Les bases d’une collaboration efficiente pourraient être, d’abord un brainstorming général sur ce qui s’oppose à vous et à nous, et ensuite, une réflexion sur les méthodes pour y remédier. Pour moi, les valeurs d’efficience, de qualité et de liberté sont à la base de la médecine libérale. Nous avons beaucoup en commun, travaillons ensemble !