« Avant d’augmenter, il faut préserver les tarifs ! » a déclaré mercredi soir Nora Berra lors de la cérémonie des voeux de l’hospitalisation privée. Un voeu modeste donc mais nécessairement rassembleur au regard de tous les acteurs qui comptent dans l’hospitalisation et qui étaient présents dans l’assemblée. La préservation, c’est notre spécialité, et même la survie pour presque une moitié d’entre nous. A un consensus, la FHP-MCO quant à elle n’était tenue, et nous avons exprimé les voeux notamment de requalifier 100 millions d’euros de MIGAC en tarifs, ce qui équivaudrait à une augmentation de 1,2% !, d’entrer dans une approche de l’hospitalisation « promotionnelle » et non « compassionnelle » et de nous libérer du carcan des contraintes obsolètes de 1956 ou de 1992. Notre tutelle a compris notre force en louant notre « diversité et souplesse qui nous rendent compatibles avec le secteur public » et notre exigence à garder « l’excellence en ligne de mire et de s’en donner les moyens« . Enfin, Nora Berra a promis de garder notre cadeau, un jeu de scrabble sur lequel nos mots fétiches étaient soigneusement collés : tarifs, qualité, souplesse, concurrence, équité. Nous espérons qu’elle les méditera
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
La saison des voeux
Les praticiens libéraux étaient plutôt satisfaits des voeux de Xavier Bertrand qui s’est intéressé largement à la médecine libérale. «Beaucoup de choses ont été faites en 14 mois, comme la préparation de la convention ou le déminage de la loi Bachelot. Cela contraste avec les quatre premières années du quinquennat qui ont été nulles» commentait la CSMF ; «un ministre très rassembleur» pour le SML ; un «axe politique fort, mais les moyens sont-ils à la hauteur des engagements ?» pour MG France, en revanche « un discours électoraliste » pour les syndicats de praticiens hospitaliers. Mireille Faugère patronne de l’AP-HP, a annoncé lors de ses voeux «l’écoute» des médecins de ville afin de décloisonner la ville et l’hôpital, plusieurs inaugurations de bâtiments flambant neufs, et des «choix douloureux» en matière d’investissement.
La santé, un sujet prioritaire
Les Français sont prêts à parler santé : elle est jugée prioritaire par 79 % d’entre eux, selon un sondage Viavoice pour le CISS. Selon une étude Ipsos, 84 % des Français déclarent que l’amélioration de l’accès aux services de santé a «une importance forte» dans le soutien qu’ils peuvent porter à un candidat politique. Les présidentiables abordent prudemment le sujet de la santé mais les équipes de campagne préparent fiches et argumentaires. 71 % des Français pensent que «la qualité des soins de notre système est au niveau des meilleurs du monde», l’accès à l’hôpital et le manque chronique de médecins restent des préoccupations majeures : six Français sur dix jugent que le recrutement de nouveaux médecins est un enjeu prioritaire pour l’hôpital public et sont d’accord pour supprimer ou assouplir le numerus clausus. Par ailleurs, seul un ménage sur quatre se dit prêt à assumer financièrement ses frais de santé à venir. Et donc, 67 % des Français accordent «une importance forte» à « très forte » à la réduction des frais de santé dans le soutien à un candidat politique. L’amélioration du rapport qualité/coût des services de santé revêt une importance «très forte» dans le choix d’un candidat pour un Français sur deux.
Prioritaire…mais clivant !
La FHF a tiré la première en lançant sa plate-forme politique et place le secteur public hospitalier comme un régulateur du système, allant jusqu’à se substituer à la médecine libérale en cas de carence. «C’est affligeant. Au lieu de se soucier des déserts médicaux, les hôpitaux publics devraient déjà balayer devant leur porte et remplir les missions pour lesquelles ils sont largement dotés. Quand on voit que les tours de garde ne sont pas bouclés dans de nombreux services, qu’ils doivent faire appel à des médecins remplaçants ou que tout simplement, ils ont du mal à recruter des médecins, on peut s’interroger sur leur capacité à investir ce genre de missions de proximité qui exigent réactivité et efficience» déclarait illico Lamine Gharbi dans la presse. La CSMF déclarait que «l’hôpital n’avait pas à faire le boulot des libéraux» et le CNPS (Intersyndicale professionnelle de la médecine libérale) lancera une campagne en mars autour de «la santé ça compte». La FHP-MCO envoie aux candidats d’ici la fin du mois, document de revendication et DVD avec des interviews de terrain.
Démenti !
La FHP-MCO dément formellement qu’une décision sur sa plainte auprès de l’Europe contre l’Etat français pour distorsion de concurrence et aides illégales d’Etat ait été rendue, contrairement à ce qu’a annoncé la FHF.«C’est absolument faux. Soit la FHF fait sciemment de la désinformation, soit elle s’est emmêlée les pinceaux.» Pour rappel, la FHP-MCO se repose sur deux fondements juridiques : un écart tarifaire discriminatoire et préjudiciable, l’attribution de manière opaque et non justifiée de l’enveloppe dite MIGAC.
Une parité encore lointaine
Au bureau national de MG France, seuls deux membres sur onze sont des femmes ; au SML, 13 % des membres du bureau sont des femmes et 8 sur 37 membres siègent au comité ; côté CSMF, une femme sur 18 siège au bureau, et deux sur 58 au conseil confédéral. En 2020 pourtant, un médecin sur deux en exercice sera une femme. Dans le secteur hospitalier MCO privé, 25% des managers sont des femmes et 25 % des membres du CA de la FHP-MCO sont des administratrices. Rendez-vous pour la troisième édition d’un « 8 mars santé » organisé par la FHP-MCO pour parler parité, féminisme et surtout métier !
Bulletin d’inscription
La FHP s’organise
Dominique Coudreau, conseiller du président du groupe Générale de Santé, a été nommé délégué général intérimaire de la FHP chargé d’une mission de réorganisation. Il prendra ses nouvelles fonctions le mercredi 25 janvier prochain qui s’achèveront fin 2012, au moment où un nouveau délégué général sera recruté.