L’été dernier, le groupe Capio annonçait la spécialisation de quatre cliniques dans le Sud-Ouest de la France. Ce modèle est-il applicable partout ? Quelles sont les limites ?
En Bretagne, le groupe Vivalto Santé dispose à Rennes d’une importante clinique (450 lits), la clinique de Brest a une capacité moyenne de 250 lits, celle d’Avranches de 160 Lits, et celle de Saint-Malo dispose de moins de 100 lits. La densité n’est pas suffisante pour envisager une spécialisation des cliniques dans cette région. « Il est possible de spécialiser certains établissements de santé au sein d’un groupe à condition que les cliniques soient géographiquement proches les une des autres. On peut alors demander au patient de parcourir quelques kilomètres s’il a l’assurance d’être soigné correctement – tout en ayant avant tout validé l’hypothèse de la mobilité des patients », souligne Paolo Silvano, secrétaire général du groupe Vivalto Santé. Il note toutefois que certains praticiens en chirurgie vasculaire de la clinique Saint-Grégoire à Rennes exercent aussi à Saint-Malo, pour garantir la continuité et la permanence des soins, et assurer une couverture sur un territoire le plus large possible.
« Évidemment, un praticien préfère pratiquer en équipe pour favoriser le partage des gardes et de l’ensemble des tâches, ce qui a un impact considérable sur les conditions de travail.
Avoir des équipes importantes permet d’affiner le degré de spécialisation des praticiens, au lieu d’avoir peu de médecins qui sont obligés d’être polyvalents », ajoute-t-il.
Cependant, il n’est possible de se lancer dans la spécialisation de sites qu’avec l’accord de l’équipe. C’est un projet médical à part entière.
« Si dans le cadre de la spécialisation d’une clinique, on demandait par exemple à un ophtalmologiste d’exercer dans un établissement mieux équipé mais loin de ses patients, il il y a des chances pour qu’il ne soit pas d’accord car il risque de les perdre », indique Paolo Silvano. Et l’administration ne peut mener son projet à bien sans l’adhésion des médecins.
Il note qu’une opération de spécialisation de sites peut aussi soulever des problématiques en matière de ressources humaines quand des équipes qui étaient autrefois concurrentes sont regroupées dans un même service.
En somme, si la spécialisation présente des avantages sur le plan administratif, les facteurs géographiques et humains sont à prendre en compte.