Adopter la robotique pour contrer les maladies nosocomiales

La Clinique des Cèdres en Isère, s’est dotée du premier robot de laboratoire permettant le dépistage ultra-rapide de bactéries responsables de maladies nosocomiales.

Un staphylocoque doré détecté en 72 minutes

Les infections nosocomiales concernent  près de 7% des séjours hospitaliers en France et sont responsables d’environ 4.200 décès chaque année.

 La Clinique des Cèdres a donné un nouveau souffle à la prévention des maladies nosocomiales en concluant un partenariat  avec la société américaine Cepheid, permettant ainsi l’installation d’un robot unique au monde dans l’établissement grenoblois.

GeneXpert Infinity 80 (c’est le nom du robot) permet d’accélérer considérablement la réaction de dépistage dite de PCR, qui consiste à extraire de l’ADN des bactéries pour révéler et analyser leurs caractères.

Jusqu’ici la technique longue et plutôt fastidieuse, ce qui la rendait difficile à réaliser systématiquement.
Désormais le robot permet de réduire considérablement le temps d’exécution de la manipulation et de réduire la détection d’un staphylocoque doré à 72 minutes (contre 48 à 72 heures avant).

Grâce à cette nouvelle méthode, «des patients dont l’état ne laissait que peu de temps à l’analyse, comme c’est le cas aux urgences, en maternité ou en chirurgie, peuvent désormais être dépistés et leur prise en charge ajustée au mieux pour éradiquer le risque infectieux», poursuit le Dr Richalet.

Les patients porteurs de la bactérie bénéficient d’une prise en charge spéciale: ils sont décontaminés, puis placés sous un traitement antibiotique et, si nécessaire, isolés, tout en étant signalés à l’ensemble du personnel hospitalier par le port d’un bracelet de couleur afin d’éviter les contaminations.

Un investissement  très coûteux mais rentable à long terme

Mise en place en février dernier, l’initiative semble déjà montrer son efficacité. Selon son PDG, Dr Guillaume Richalet, la Clinique des Cèdres  n’a déploré qu’un cas d’infection due à un staphylocoque doré depuis l’installation du robot.

A noter toutefois que pour s’équiper de cette merveille technologique, il faudra débourser la bagatelle de 500.000 dollars (environ 397.000 euros).
Un prix qui place le robot hors de portée de la plupart des établissements hospitaliers français.

Pour le Dr Richalet, le jeu en vaudrait la chandelle  puisque pour lui «limiter la prolifération des infections nosocomiales, c’est éviter les complications parfois fatales pour certains patients. Mais c’est aussi limiter les actes médicaux et traitements associés. Cette action préventive a donc des conséquences directes et positives sur le coût des prises en charge qui ont tout lieu d’intéresser l’État et les sociétés d’assurance que nous encourageons à financer ce type d’investissement dans l’intérêt des patients et du système de santé.»