3 questions à Frédérique GAMA, Présidente de la FHP-Rhône-Alpes

3 questions à Frédérique GAMA, Présidente de la FHP-Rhône-Alpes.

Comment ressentez-vous cette rentrée 2012? 
Elle se place sous le signe, peut être pas de l’inquiétude, mais de l’incertitude. Nous avons besoin d’établir une ligne de conduite pour savoir où nous allons. Les temps sont durs, nous traversons, au niveau national et européen, une crise sans précédent. Nous avons un besoin de plus en plus pressant de connaître les orientations du gouvernement, pour pouvoir élaborer nos stratégies. Nous craignons, bien sûr, que dans ce contexte où les ressources sont extrêmement réduites, la priorité absolue du gouvernement soit de sauver le secteur public, au détriment du secteur privé. Mais nous savons aussi que le gouvernement a affiché une priorité : sortir de la dette publique et cela n’est pas possible sans l’aide du privé.

En Rhône-Alpes, quelle est votre marge de manœuvre ? 
Nous avons peu de latitude sur l’évolution des tarifs, par exemple. Nous sommes dans une région difficile : dans le top 10 des CHU qui affichent les plus lourdes pertes, deux sont en Rhône-Alpes, à Lyon et à Grenoble. Une recomposition hospitalière est prévue à Lyon, et nous nous inquiétons évidemment pour notre secteur. Le privé reste cependant très dynamique dans les zones urbaines. Mais dans les zones rurales, la concurrence avec le public se fait ressentir, ainsi que la pénurie de médecins. Ce que nous essayons de faire, c’est d’avoir une politique commune au niveau de tous les établissements privés, qu’ils soient indépendants ou dans des groupes, pour faire front commun dans les négociations avec l’ARS. Ça n’a pas été facile, mais nous avons développé un langage commun pour le privé hospitalier. Chacun conserve ses lignes stratégiques, mais face au secteur public, même les groupes, pourtant dotés d’une bonne force de frappe, comprennent la nécessité d’agir à l’échelle de notre secteur dans son ensemble. N’oublions pas que cela fait 3 ans que nos tarifs stagnent, mais pas nos charges !

Quelles sont les perspectives du secteur privé hospitalier ? 
Je reste positive, mais si la croissance reste en berne et que nous n’avons pas de meilleurs tarifs, l’équation est assez simple. Cependant, je suis persuadé que le gouvernement comprendra l’importance de notre secteur : si l’on devait aligner l’ensemble des établissements français sur les tarifs du public, le système imploserait. En tout cas, nous attendons la rentrée du gouvernement pour connaître la tendance et établir nos plans.