Activité toujours ralentie dans les cliniques MCO

Activité toujours ralentie dans les cliniques MCO  au troisième jour du mouvement de cessation d’activité  des praticiens libéraux.
De nouvelles réquisitions de praticiens par les ARS.

L’activité était toujours fortement ralentie mercredi dans les établissements de santé privés au troisième jour du mouvement de cessation d’activité des praticiens libéraux, avec les régions Ile-de-France, Rhône-Alpes, PACA, les plus affectées, selon un pointage national de la FHP-MCO.

Environ 60% des cliniques et hôpitaux privés sont restés impactés à des degrés divers.
« Les blocs opératoires sont restés fermés dans de nombreux établissements en raison du mouvement de cessation d’activité des praticiens libéraux », a indiqué Lamine Gharbi, président de la FHP-MCO.

Comme pour la journée de mardi, les régions les plus touchées restent l’Ile-de-France, où 82% des cliniques sont fortement impactées et 18% faiblement impactées, puis Rhône-Alpes (avec 61% des établissements fortement touchés et 39% faiblement), dans les mêmes proportions que la région Normandie.

Viennent ensuite les régions Centre (75% d’établissements fortement touchés et 25% faiblement), PACA (56% fortement touchés, 44% faiblement), Aquitaine (50% fortement touchés, 50% faiblement), Languedoc-Roussillon (40% fortement touchés, 60% faiblement), Midi-Pyrénées (33% fortement touchés, 66% faiblement).

Quelque 3.000 médecins, chirurgiens et internes hospitaliers ont manifesté mercredi après-midi devant le ministère de la Santé à Paris.
« Nous sommes solidaires de ce mouvement car c’est l’exercice de la médecine libérale qui est aujourd’hui remis en cause. Nous déplorons le fait que la ministre de la Santé Marisol Touraine aujourd’hui n’ait pas daigné recevoir les syndicats de praticiens libéraux qui ont manifesté devant le ministère de la Santé et leur a adressé une fin de non-recevoir via son directeur de cabinet. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons du dialogue social », a déploré Lamine Gharbi.

« Sans réponse aux questions légitimes que nous nous posons vis-à-vis du gouvernement, et face à l’attitude du gouvernement, nous n’excluons pas d’engager notre profession dans un bras de fer en prenant des mesures pour démontrer notre détermination à être entendus. Car nous nous battons pour que les Français puissent avoir demain la liberté de choix de leurs médecins et de leurs établissements », a ajouté le président de la FHP-MCO.

« Il serait utile que le gouvernement prenne la mesure de ce mouvement et se décide à rouvrir rapidement des négociations qui prennent en compte les conditions spécifiques d’exercice des médecins libéraux et en particulier des praticiens des blocs opératoires », a ajouté Lamine Gharbi.

Dans les établissements touchés par la grève, la continuité des soins est assurée. La prise en charge des urgences est assurée là où c’est possible.

Plusieurs Agences régionales de santé (ARS) ont opéré des réquisitions de praticiens libéraux : trois cliniques entières en Rhône-Alpes, dont une maternité, ainsi que des équipes en Normandie (Polyclinique du Parc), en Pays-de-Loire (Clinique Sud Vendée) et en région Centre (Polyclinique Longues Allées).

La FHP-MCO regroupe quelque 600 cliniques et hôpitaux privés spécialisés en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), qui accueillent chaque année 8,5 millions de patients, dont 2,2 millions dans 132 services d’urgences privés.

Bien que représentant 27% de l’offre de soins MCO, ces établissements réalisent 36% des hospitalisations, ainsi que 54% des actes chirurgicaux pratiqués chaque année en France, ainsi que 27% des naissances et 25% de la médecine.
Environ 41.000 praticiens exercent dans les cliniques et hôpitaux privés, dont 89% en libéral.