Depuis lundi, les deux tiers de nos établissements sont concernés par la grève des médecins qui répondaient à l’appel de 28 organisations professionnelles. Nous comptons entre 5 et 10 réquisitions et notons de fortes disparités régionales. La manifestation hier à Paris rassemblait plus de 3 000 personnes, tous – internes, généralistes, spécialistes de secteur 1 et 2 et praticiens hospitaliers – unis par la même demande de suppression de l’avenant numéro 8. Même si les chirurgiens, les anesthésistes, les biologistes, les radiologues menaient le combat car sont menacés frontalement par ce texte, tous ont compris la chaîne qui les unit très étroitement. A ce titre, même les PH avaient clairement en tête les effets collatéraux qu’un retrait progressif de la médecine libérale pourrait avoir sur leur secteur. Ce mouvement est coûteux pour nous, de nombreux directeurs grincent des dents mais comment ne pas soutenir la médecine libérale qui fait notre force et notre spécificité ? La FHP-MCO a clairement exprimé son soutien auprès des journalistes exceptionnellement nombreux. Une délégation du Bloc, puis de l’UFML et de la FMF étaient reçues, maladresse supplémentaire, par le directeur de cabinet et non la ministre, pour se voir afficher une fin de non recevoir : l’avenant a été signé par trois syndicats majoritaires et pour la tutelle, l’affaire est close. Le cortège quittait alors la place pour une marche vers Matignon, immédiatement encadré par les CRS en nombre. La lettre à l’attention de Jean-Marc Ayraud sera donc envoyée par la poste. Dès la semaine prochaine le mouvement continue sous de nouvelles formes et nous, établissements, devrons rester très attentifs. Au final, les journalistes changent leurs regards sur ces soi-disant « nantis » et la question fondamentale de « par qui serez-vous soigné demain », hier appartenant au registre de la politique fiction, inquiète et interpelle le bon sens de chacun, et se pose progressivement.
Déconventionnement
Extrait de l’audition du 6 novembre de Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la CNAM au Sénat : » Nous avons voulu un système de sanctions efficace qui puisse aller jusqu’à un déconventionnement temporaire ou même définitif….L’objectif de ces sanctions est d’être dissuasif, afin de favoriser les bonnes pratiques. Nous voulons aussi éviter des déconventionnements volontaires. C’est pourquoi j’ai suggéré, lors des négociations, que le déconventionnement s’accompagne de l’arrêt du remboursement du groupement homogène de séjour (GHS) correspondant, afin d’éviter la fuite vers le secteur 3. Enfin, il serait souhaitable que les praticiens hospitaliers exercent dans le cadre conventionné… »
http://www.senat.fr/rap/l12-
Un amendement mortifère
Notre profession a fait connaître son opposition à l’article 47bis du PLFSS, mettant en place une régulation des crédits hospitaliers par la variation des tarifs et non plus par le gel des crédits MIGAC. Le dispositif, qui doit faire l’objet d’un décret en Conseil d’Etat, vise à appliquer un coefficient minorant les tarifs de prestation, de manière à concourir au respect de l’Ondam. Le coefficient pourra être « différencié par catégorie d’établissements« . Le gel des crédits MIGAC n’avait pas pénalisé les hôpitaux publics, et leur enveloppe va progresser de 3 à 4%. Il n’est pas acceptable que cette année les tarifs soient impactés. C’est un « venin mortel » a déclaré Lamine Gharbi.
Rejet des syndicats salariaux
Les cinq organisations syndicales représentant les salariés des cliniques (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et CFTC), présentes en CMP, ont rejeté une proposition FHP visant à « supprimer unilatéralement la Rémunération annuelle garantie (RAG) de 5,7% à tous les salariés du secteur, payés au Smic« . La FHP faisait cette proposition pour tenir compte de l’augmentation de 2% du Smic décidée cet été et qui conduit les salaires annuels des coefficients 176 à 180 de la grille des employés des cliniques à se situer en-dessous du nouveau niveau du Smic. Cette proposition tient bien compte de la valeur du point, de la rémunération annuelle garantie ainsi que d’une prime supplémentaire pour ramener les salaires concernés au moins au niveau du Smic. Prochain rdv le 18 décembre.
Evaluation Prado
Quatre organisations professionnelles de médecins de la naissance – La Société française de médecine périnatale (SFMP), le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), la Société française de néonatologie (SFN) et la Société française de pédiatrie (SFP) – demandent une évaluation médicale et économique du programme Prado. Ils estiment que Prado a été lancé sans concertation avec les médecins, directeurs d’établissements, infirmières puéricultrices et services d’admission et de sortie des patientes, et sans tenir compte des mesures déjà existantes dans la plupart des établissements. Il y a « nécessité d’une évaluation médicale des résultats d’un tel système et non d’une évaluation reposant sur un simple indice de satisfaction des patientes à l’égard du dispositif de mise en relation, comme c’est actuellement le cas« .
Expérimenter le financement à la qualité
222 établissements de santé ont été retenus pour expérimenter la prise en compte de la qualité dans le financement, après un appel à candidatures en juillet. 450 établissements avaient répondu. Devant le nombre des candidatures, la tutelle décidait d’augmenter le nombre d’expérimentateurs initialement prévu au nombre de 100. L’enveloppe financière soutenant le projet a été doublée et se situe entre 10 et 14 millions d’euros. Rappel : l’expérimentation doit vérifier le caractère incitatif et la faisabilité du modèle, en contrôler les impacts et favoriser l’appropriation de cette démarche par les acteurs. Elle sera menée entre fin 2012 et fin 2014.
Dépistage de la surdité
L’accent mis sur une approche préventive est un élément majeur d’une démarche de développement durable. Même si un nombre croissant d’établissements se sont engagés dans un dépistage de la surdité du nouveau-né, nous sommes encore loin du compte, malgré l’arrêté du 23 avril 2012 le rendant obligatoire. La Société Française d’ORL nous mettait en garde face au retard de la France (seuls 25% des surdités infantiles sont dépistées) par rapport à ses voisins européens (98% pour le Danemark par exemple). Pour mémoire, la surdité concerne 1 enfant sur 1000 à la naissance.