Plus transparent que transparent, c’est invisible

Notre ministre développe à ce point le concept de la transparence, qu’elle atteint progressivement l’invisibilité. La sienne tout d’abord. Image vidéo à Lyon, elle n’était qu’un souvenir hier à Paris, aux vœux de la profession qu’elle n’a pas plus honorés que notre congrès en décembre dernier. La nôtre ensuite. Personne n’était mandaté pour porter sa parole. Nous nous sommes donc souhaités santé et prospérité mais surtout reconnaissance car être invisible au yeux des autres est profondément blessant. Alors que nous pourrions inscrire sur le fronton de nos cliniques la devise de notre pays « liberté, égalité, fraternité », un sentiment étrange s’installe : notre liberté est quotidiennement entravée, notre égalité dépend de notre statut juridique et notre fraternité est oubliée. Le droit d’être au service de la santé de nos concitoyens est-il en France un droit du sang ou un droit du sol ? En 2013, munissez vous de vos lunettes de soleil, nous cultiverons notre visibilité.

 
Cérémonie des voeux de la profession, 16 janvier 2013
Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO

 

Réforme de l’hôpital « Le pacte de confiance »
Bien que présenté officiellement fin janvier, de nombreux points en sont déjà connus. Une mission publique : « Il s’agit de rétablir le service public hospitalier (SPH), insiste le rapporteur. Ce SPH doit s’inscrire dans un service public territorial de santé pour prendre en compte le parcours des patients. L’accès aux soins doit être organisé selon un système gradué ». La T2A ? « On ne doit plus viser au 100% tarification à l’activité, mais il faut reposer sur une partie de financement T2A et une partie d’allocation forfaitaire dans une proportion à définir ». Selon les premiers éléments, les tarifs ne pourraient représenter à l’avenir que 50 % ou 60 % du coût d’un séjour hospitalier. Le complément serait versé sous forme de dotation. L’idée de la réforme serait de correspondre mieux aux coûts réels, et d’éviter que la T2A ne dicte certaines restructurations.Election du président de la FHF : Frédéric Valletoux réélu
Hier, les adhérents de la FHF ont réélu haut la main le président sortant, maire UMP, au profit de Jean-Louis Touraine (député PS). Son profil de médecin aurait-il dissuadé les directeurs votants ?Une fuite en avant
La CADES va émettre 30 milliards d’euros sur des obligations pour amortir la dette sociale. Lancée en 2006, la Caisse d’amortissement de la dette sociale a été créée pour reprendre les déficits cumulés de la Sécurité sociale pour un total au fil des ans de 209 milliards. La CADES reprendra cette année selon les prévisions du LFSS, 8,1 milliards de dette supplémentaires. La CADES disparaîtra en 2025, date repoussée plusieurs fois en raison de l’incapacité de la France à stopper sa dette sociale.

Cancer : + 8,4% de patients depuis 2005
La cancérologie a représenté 20% de l’activité hospitalière de court séjour en 2011, indique le rapport annuel de l’Inca. Il dresse un état des lieux selon les dernières données disponibles en septembre 2012. Cette édition s’enrichit pour la première fois d’un nouveau chapitre portant sur la thématique des inégalités de santé, «problématique prégnante constituant l’un des trois grands thèmes transversaux du Plan cancer 2009-13 ».

Parler d’une même voix
Ils étaient tous là en Provence, les « entrepreneurs de santé », filière locale unie pour parler d’une même voix. L’AP-HM, la FHP sud-est, la Fédération des transporteurs sanitaires (FNTS), le Synerpa et l’UPE 13 ont officiellement fondé l’Interpro Santé Provence. Cette union sacrée, qui représente 41 000 acteurs, 170 000 salariés et 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans la région, veut faire « bouger les lignes en même temps ».

Médecins : contrat d’accès aux soins ou déconventionnement ?
C’est aujourd’hui que se réunit à nouveau la Conférence paritaire nationale pour définir les modalités de mise en œuvre de l’avenant 8. En gros, les praticiens du secteur 2 ont le choix entre poursuivre leur activité en pratiquant des dépassements inférieurs à 150 % (sauf dérogation), signer le futur contrat d’accès aux soins à tarifs maîtrisés ou… se déconventionner. Les syndicats signataires redoutent une logique « punitive » de la CNAM et un plafonnement du secteur 2 variable par région.

Les biologistes exaspérés
A l’initiative de leur Syndicat des biologistes (SDB), ils ont stoppé la télétransmission des feuilles de soins, fermé les cabinets l’après-midi, ils écrivent désormais à la ministre. « Il y a urgence. La septième année consécutive de baisse des tarifs de biologie met la profession en situation de décrochage » déclare le président du Syndicat des biologistes (SDB). « Nous n’avons plus aucune marge de manœuvre et nous parlons de 8 000 personnes en jeu ». Le SDB se dit prêt à des concessions en termes de maîtrise et demande « une enveloppe biologie pluriannuelle (sur 3 ans) grâce à laquelle les PME auraient enfin une visibilité minimum (…) Si nous constatons des augmentations fortes de volumes, nous voulons bien redonner de l’argent ». L’un d’entre eux, président de Bioprat, autre syndicat de biologie issu de « biologiste en colère », a démarré une grève de la faim mardi.

E-santé : expérimenter le Dossier pharmaceutique
Un décret paru au JO de vendredi 11 janvier organise à titre expérimental, dans certains établissements de santé, la consultation par des médecins du Dossier pharmaceutique (DP) avec l’autorisation des patients. Cette expérimentation est programmée pour 3 ans, soit jusqu’au 29 décembre 2014.


Le cuivre contre les infections nosocomiales
L’hôpital de Rambouillet l’avait déjà expérimenté, c’est au tour de l’Hôpital Privé Nord-Parisien à Sarcelles d’équiper ses portes de poignées en cuivre. « Avec des poignées en cuivre, en deux heures, 99% des E. coli et 90% des staphylocoques dorés ont été supprimés. En six heures, 99% des staphylocoques ont été éradiqués » précise le biohygiéniste de l’HPNP.