3 questions au Dr Michel CHASSANG, président de la CSMF

Dr Michel CHASSANG, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF)

 

Le 17 janvier dernier, la première Commission paritaire nationale autour de l’avenant n°8 s’est déroulée dans une atmosphère tendue. Quel est votre sentiment ? 
Sans surprise, l’Assurance maladie essaie de travestir l’accord autour de l’avenant n°8. Elle essaie de durcir le texte, son interprétation le fait passer d’une logique pédagogique à une logique de sanction. L’avenant n° 8 n’a jamais été conçu comme un dispositif de remise en question du secteur II, ni comme une machine à plafonner les honoraires. Pour nous, ce n’est pas une surprise : comme d’habitude, l’Assurance maladie charge la barque. Mais nous ne sommes pas démunis, nous avons des armes.

Lesquelles ?
Aucune sanction ne peut être appliquée sans l’aval de Commission paritaire régionale, puis sans l’aval de la Commission paritaire nationale. Si l’assurance maladie persiste dans cette attitude punitive et stérile, nous bloquerons au niveau de la Commission paritaire nationale, cela fait partie de notre travail syndical, et c’est là qu’est le pouvoir, pas entre les mains de l’assurance maladie. Ceux qui sont sortis de ce jeu n’ont plus les leviers pour défendre efficacement la profession. Attention, nous ne défendrons pas non plus l’indéfendable ni les quelques praticiens qui pratiquent des dépassements laissant de côté le tact et la mesure. Mais en aucun cas, nous ne pratiquerons le délit statistique et sanctionnerons uniquement des chiffres.

Pour autant, vous continuez à défendre l’avenant n°8? 
L’avenant n°8 ne se résume pas à cet aspect. En son cœur se trouvent deux choses. La première est la revalorisation du secteur I, qui a été entamée, et qui constitue un préalable à toute négociation. La seconde est le contrat d’accès aux soins, l’engagement individuel de chacun des médecins pour améliorer le maillage médical sur le territoire. Nous misons beaucoup sur ce contrat, qui est un secteur optionnel très amélioré. Nous invitons les médecins à l’observer tous attentivement, pour voir, en fonction des situations individuelles et de sa propre activité, s’il peut être profitable. Aujourd’hui, deux médecins sur trois ont intérêt à le signer au regard de leur activité.