Bouée des français, noeud au coeur de notre système sanitaire, les services d’urgences cristallisent toutes les émotions et les tensions des patients et des professionnels de santé. Après les coups de gueule des urgentistes du public, c’est à notre tour de prendre la parole. La gestion régionalisée des urgences est trop souvent technocratique et éloignée des réalités du terrain. Elle demande une remise à plat des ressources financières et sanitaires. A quoi cela sert-il de pouvoir disposer d’un service d’urgences à moins de 30 minutes de chez soi – comme l’as promis le président de la République, si, une fois sur place, on doit y attendre quatre heures avant d’être pris en charge ? Il est évident que si l’on veut trouver des solutions à l’engorgement chronique des urgences et améliorer les capacités et la qualité de l’accueil des patients, il manque sur l’ensemble du territoire au moins une quarantaine à une cinquantaine de structures. Plusieurs dizaines de demandes d’ouverture de services d’urgences privés pourraient être formulées si on partait réellement des besoins de la population : les SROS Urgences sont à revoir pour une juste évaluation des accueils ! Si la population savaient que certains SMUR et pompiers privilégient systématiquement l’hôpital public au détriment des services d’urgences privés, même lorsque ces derniers peuvent répondre aux besoins et sont plus proches, que penseraient-ils ? Nous sommes plus que prêts à remplir cette mission de service aux publics, si nos tutelles sont régulatrices et non juge et partie. Si nos tutelles conduisent les actions nécessaires sur les SROS, nous serons candidats !
La DREES vient de dresser un état des lieux qualitatif de l’organisation de la prise en charge dans les structures d’urgence et des difficultés rencontrées. Onze ans après sa précédente enquête, il s’agissait de faire émerger les problématiques actuelles eu égard aux changements structurels, financiers et en matière de système d’information. La DREES a retenu huit éléments à approfondir :
– Comment améliorer le fonctionnement de la filière « personnes âgées » et éviter les venues évitables ? Quel est l’impact de la sous-médicalisation en EHPAD ?
– Comment améliorer la fluidité de l’aval et éviter des durées d’attente d’hospitalisation importantes ?
– Comment expliquer l’augmentation constante du nombre de passages, à 4% par an en moyenne depuis 1996 (impacts de la « gratuité » ressentie, de l’organisation des cabinets de médecine générale, des délais de rendez-vous en médecine spécialisée, de l’organisation de la permanence des soins ambulatoires…) ?
– Quelle serait l’organisation la plus efficiente pour les soins non programmés (régulation, effection, maison médicale de garde, maison pluridisciplinaire, associations de médecins de garde) ?
– Les moyens et effectifs des structures d’urgences sont-ils adaptés à l’activité, de manière globale et en réponse à des pics d’activité ? Sont-ils aussi adaptés à la « qualité » de l’activité (urgences pédiatriques, psychiatriques, sociales et chez la personne âgée…) ? Les référentiels sont-ils appliqués ? Quels indicateurs de qualité à mettre en place ?
– Comment améliorer le circuit pré-hospitalier de l’aide médicale urgente, gérer les situations dans les zones isolées et parfaire les orientations dans les filières spécialisées (AVC…) ?
– Quelle est l’organisation optimale de la régulation médicale ?
– Quels sont les faits objectifs en matière de souffrance au travail et de violence aux urgences ?
La conférence des directeurs généraux des CHR et CHU se déclare favorable à des évolutions du mode de financement des activités hospitalières notamment celui au parcours. Elle observe toutefois que le financement au parcours « peut être complexe à mettre en oeuvre« , la conférence suggère aussi de « définir des sur-tarifs ou des niveaux complémentaires de remboursement des groupes homogènes de séjours (GHS) revalorisés pour des admissions en urgence ou des parcours inter-établissements« . La conférence se dit par ailleurs favorable au maintien du principe de T2A qui « a montré ses mérites pour accompagner l’activité médicale et développer l’efficience » mais réclame la « sanctuarisation » des enveloppes Migac et Merri.
L’agence de notation Moody’s a annoncé une nouvelle révision à la baisse de la note initialement AAA accordée à deux émissions obligataires réalisées en 2009 par des CHU et CHR (pour 270 millions), et en 2010 par des CHU, CHR et quelques CH (pour 167 millions).
Ces révisions à la baisse reflètent les faibles réserves de trésorerie de certains des établissements participant à ces émissions, explique l’agence de notation. Moody’s reconnaît que la mise en place en octobre 2012 d’une surveillance accrue de la trésorerie des hôpitaux par la DGOS devrait permettre de détecter précocement les fortes difficultés de trésorerie et d’apporter un soutien si nécessaire. Néanmoins, l’efficacité de ces dispositions doit encore être confirmée au cours des 12 à 24 prochains mois, estime l’agence de notation.
Roselyne Bachelot désormais libérée de ses contraintes de ministre de la Santé revient sur les batailles livrées à la création des ARS. Tout d’abord des « batailles à couteaux tirés » avec l’Assurance maladie « qui constitue un Etat dans l’Etat (…) et a essayé à travers des leviers et des parlementaires bienveillants d’émettre dans la loi des structures qui lui redonnaient le pouvoir« , a-t-elle expliqué. La deuxième bataille a été menée contre le secteur médico-social qui a eu une « grande crainte » face à la création des ARS. Ce secteur s’était développé de manière « un peu désordonnée, sans liens avec le secteur sanitaire » et sous l’emprise d’élus qui voulaient disposer d’une maison de retraite comme d’un « trophée« . La troisième, plus inattendue, a été menée contre « le lobby des préfets » qui avaient la veille sanitaire entre leurs mains et ne voulaient pas lâcher leurs prérogatives. Cette bataille a donné lieu à des « discussions viriles« .
Objectif : « devenir une véritable force de propositions, afin de relayer, auprès des Français, des responsables politiques et des professionnels de santé, les innovations nécessaires à la consolidation de ce système« .