Dominique PON, directeur de la clinique Pasteur à Toulouse

  3 questions à Dominique PON, directeur de la clinique Pasteur à Toulouse.

Vous venez d’obtenir l’enregistrement EMAS – cette norme européenne qui recense les établissements performants en terme de management et d’environnement – de votre établissement. Quel est votre sentiment ?
On est tous fiers ! Cela faisait partie de notre projet d’établissement dans lequel nous essayons de favoriser avant tout une culture d’excellence et d’éthique. Nous avons reçu la notification lundi, mais cela fait plus de 5 ans que nous travaillons à la mise en place d’une démarche de développement durable dans notre établissement. Nous sommes donc très heureux d’en récolter les fruits. Mettre en place une dynamique de ce type nécessite de mobiliser et d’impliquer l’ensemble du personnel et des médecins, ce qui n’est pas rien ! Le respect de l’ensemble des textes réglementaires applicables en matière d’environnement est aussi une autre gageure. C’est bien la concrétisation de plusieurs années de travail : aujourd’hui, nous sommes une clinique à la fois certifiée ISO 14001 et enregistrée EMAS, ce qui est une première nationale dans notre secteur.

Pourquoi la France a-t-elle, d’après vous, un retard en matière de certifications environnementales ?
A mon avis, le secteur de la santé n’a pas suffisamment pris la mesure de la démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) qui prend de l’ampleur dans beaucoup d’autres secteurs d’activité. Bien sûr, il est vital et légitime de mener des combats en matière de valorisation tarifaire, mais il faut aussi défendre une image positive de notre profession. Nous sommes dans un secteur où nous devons avoir un positionnement éthique. Et c’est bien sur les volets social, sociétal et environnemental que le secteur privé doit se distinguer par une démarche volontariste et innovante. Pour l’image de notre profession, c’est capital.

En quoi ces certifications sont-elles intéressantes pour les établissements ?
Elles sont indéniablement un facteur de motivation interne. Les gens s’investissent d’autant plus dans leur travail qu’on leur donne du sens. Il faut que nos établissements soient persuadés que ces certifications sont à la portée de tous. A mon avis, la RSE doit être un axe de positionnement stratégique prioritaire pour l’avenir du secteur privé, car nous devons nous profiler dans les champs de l’excellence et de l’éthique.