Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
La situation budgétaire des ESPIC s’est globalement dégradée de 2009 à 2011 déclare la FEHAP. Dans l’ensemble, l’étude qui porte sur 403 établissements (= 81%) constate « une situation budgétaire qui se détériore« , une situation des bilans comptables « équilibrée mais au prix d’un investissement inférieur aux besoins de renouvellement des établissements« . Leurs taux de déficit ont augmenté de 2010 à 2011, sauf pour les « petits » établissements (moins de 30 millions d’euros de budget) situés hors T2A. Dans le même temps, le nombre d’établissements déficitaires a baissé, de 138 en 2009 à 128 en 2011 (32% de l’échantillon), essentiellement parmi ceux hors T2A. « De manière générale« , les « gros » établissements « affichent des performances budgétaires plus faibles que les autres« , selon l’étude. Le niveau de capacité d’autofinancement (CAF) « semble satisfaisant » mais la trésorerie se réduit partout, sauf chez les « gros hors T2A ».
Près de 8 personnes sur 10 (79%) jugent préférable l’hospitalisation de jour dans la prise en charge du cancer, (versus 16% pour une hospitalisation classique), selon les résultats d’un baromètre cancer réalisé par Viavoice pour l’Institut Curie. Ce sont surtout les femmes (85%) et les plus de 35 ans qui préfèrent l’hospitalisation de jour. Elle permet de ne pas être exclu de la vie sociale, de rester auprès des siens. Elle évite au patient d’être seul (pour 53%). La préservation du moral et de l’équilibre psychologique sont évoqués (31%) et le fait de garder un mode de vie normal ou son environnement habituel (27%). Ce baromètre montre aussi l’espoir des Français dans le progrès puisque 65% des personnes interrogées estiment que le cancer est une maladie que l’on guérit de mieux en mieux, et 72% à penser que l’on peut retrouver la même vie après un cancer (en hausse de 6% par rapport à 2011). Parmi les éléments améliorant la qualité de vie des patients, 70% des personnes interrogées citent le fait d’être bien informé sur sa maladie et pour 68% d’entre eux, la possibilité d’échanger avec des professionnels de santé.
L’Ordre national des infirmiers (ONI) s’est dit favorable à ce que ces professionnels bénéficient de davantage de formation à la gestion de l’agressivité des patients présentant les résultats d’un sondage auprès de 978 infirmiers (salariés et libéraux à parts égales) : 38% se disent fréquemment ou quotidiennement victimes de violences verbales, 20% affirment être régulièrement confrontés à des menaces ou intimidations et 8% à des violences physiques. 15% disent être quotidiennement ou fréquemment victimes de harcèlement moral. 81% se déclarent préoccupés par la violence potentielle sur leurs lieux de travail. Pour y remédier, 85% se montrent favorables à une meilleure formation à la gestion de l’agressivité, 82% à une augmentation des effectifs de soignants et 80% à une meilleure adaptation des lieux de travail. 79% approuvent une présence accrue d’agents de sécurité dans les hôpitaux, mais seuls 36% voient dans la présence de policiers une réponse adaptée. L’Ordre estime que ces résultats traduisent une « forte inquiétude des infirmiers, libéraux comme salariés du public et du privé ».
Pour rappel, Marisol Touraine et Manuel Valls ont déclaré que la lutte contre les violences dans les établissements de santé passait par une actualisation des conventions qu’ils ont signées avec les services des forces de sécurité de l’Etat. La ministre a toutefois rappelé que « l’hôpital ce n’est pas un quartier de sécurité » et « qu’il fallait rester raisonnable et responsable« . Plusieurs organisations professionnelles avaient interpellé le ministère : présence renforcée des forces de l’ordre demandé par la FHF, création d’un nouveau métier de professionnel de l’accueil hospitalier par le Samu-urgence de France. L’AP-HM présentait cette semaine un plan de 30 mesures jugées prioritaires pour lutter contre la violence à l’hôpital.
CICE : nouvel épisode le 19 septembre
Les quatre députés chargés de la mission sur les différentiels de charges entre secteurs (un dispositif adopté dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2012), portant notamment sur l’impact du CICE dans le secteur sanitaire et médico-social, devraient remettre leur rapport le 19 septembre à Matignon.
Des nouvelles…de vous
La clinique du Bon Secours à Chartres du groupe Clinique Développement vient de faire l’acquisition d’un robot Da Vinci. Cela porte le parc de robots dans le secteur privé à presque une trentaine.
Les hôpitaux locaux deviennent des centres hospitaliers locaux
L’Association nationale des hôpitaux locaux (ANHL) a voté le changement d’appellation des ex-hôpitaux locaux qui deviennent des « centres hospitaliers locaux ». Cette nouvelle désignation fait suite à la loi HPST qui avait fait perdre aux hôpitaux locaux leur dénomination juridique. Il était alors devenu difficile de les identifier et de les répertorier, déclare l’association.
Lundi prochain, le 16 septembre, marque le début de la semaine européenne de la mobilité. Cette 12e édition est axée au niveau national sur le thème des déplacements domicile travail. Cette semaine est l’occasion de mettre en avant les initiatives des acteurs publiques et privés pour faire face aux problèmes de transports et leurs impacts sur la santé des citoyens. Si les établissements de santé privés montrent encore et toujours la voie dans l’innovation en santé et la prise en charge des patients, ils sont aussi de plus en plus conscients que soigner c’est « d’abord ne pas nuire ». Aussi, ils se doivent d’être exemplaire et force de proposition sur des thèmes centraux du bien-être collectif à l’instar de la mobilité et des transports. Pour ne citer qu’un exemple, l’année dernière, les cliniques Sarrus Teinturiers et Saint-Nicolas à Toulouse ont établi une convention avec le service covoiturage du réseau de transport en commun de l’agglomération toulousaine TISSEO. Cette semaine est l’occasion de mettre en avant vos initiatives pour promouvoir la mobilité au sein de votre établissement, que ce soit auprès du personnel ou des patients. N’hésitez pas à les faire remonter au C2DS, toujours prêt à mettre en avant les bonnes pratiques des établissements et à essaimer les bonnes idées. Vous pouvez également vous informer et participer aux appels à projets des partenaires du ministère de l’écologie pour cette semaine : Ademe, GIE Transport, FUB, AF3V, Club des villes et territoires cyclables. Et si on bougeait autrement ?