« Environnement, cliniques responsables pour assurer la santé des générations futures ». Cécile Beltran, déléguée régionale du Languedoc-Roussillon, présente l’engagement des adhérents de sa région dans ce domaine.
Quelles sont les motivations de la FHP Languedoc-Roussillon à s’engager dans une démarche de développement durable ? Comme Mr Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir. Dès 2005, nous avons engagé les établissements dans des actions relevant du développement durable sans le savoir. Nous avons commencé par le versant sociétal : dépistage de la surdité, relations avec les usagers… puis nous avons travaillé sur le versant ressources humaines, en regroupant notamment 108 entreprises de santé dans un programme unique de GPEC. Et lorsque nous avons préparé la construction de la Maison de l’Hospitalisation Privée, nous nous sommes intéressés aux concepts du HQE, et nous avons travaillé sur la maîtrise de l’énergie, de la lumière, de l’acoustique et de l’environnement. La maîtrise de nos charges de fonctionnement était une priorité pour un bâtiment de 3 500 m².
Quels sont les principaux freins ou facilitateurs rencontrés ? Globalement, le frein principal, c’est la contrainte administrative qui pèse sur les établissements. Le développement durable n’est pas une priorité. Alors il faut oser prendre les sujets les uns après les autres pour avancer, sans complexe, et revenir au bon sens, compréhensible par tous, sans se préoccuper de développement durable ! En subventionnant à 50 %, 30 bilans carbone et 25 audits énergétiques réalisés en Languedoc-Roussillon, le FEDER nous a permis de sensibiliser les établissements aux enjeux environnementaux. Le C2DS a été (et est toujours) un facilitateur pour mieux décrypter des sujets très complexes mais aussi pour accompagner les établissements qui ont souhaité s’engager dans la réduction des gaz à effet de serre.
Le Languedoc-Roussillon, une région en avance ? Et demain ? Une fédération régionale, à l’écoute de ses adhérents ! Qui a pour objectif de les accompagner pour assurer leur pérennité mais aussi sur des sujets importants pour leur avenir. Importants car il y a une attente des patients. Importants car ils peuvent avoir un impact économique. Gérer le volume de ses déchets ou de ses effluents n’est pas sexy, mais cela a un coût. Demain, encore plus qu’aujourd’hui. Les incertitudes sur les tarifs doivent nous conduire à accompagner les adhérents dans leur recherche d’efficience sur tous les sujets, à nous dépasser, à être imaginatifs ! Alors, lorsque Lamine GHARBI accueille plus de 250 personnes, le 7 novembre, au colloque sur « Environnement, cliniques responsables pour assurer la santé des générations futures », avec le directeur des achats des laboratoires Fabre, la directrice de l’association HQE, mais aussi avec des établissements qui ont remis en cause leur pratique, je me dis que nous avons franchi une étape. Du concept, nous sommes passés au stade pratique. Pour l’avenir, le Grenelle de l’environnement est une mine d’idées puisqu’il vient poser de nouvelles contraintes financières sur les établissements (taxe sur les effluents, déchets fermentiscibles à retirer des ordures ménagères…). Des contacts sont pris pour qu’en 2014, de nouvelles actions collectives puissent être menées en étant accompagnées par l’État et l’Europe. L’innovation médicale, l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins sont des priorités, mais avec quels moyens ? peut-être avec les 20 % d’économies réalisables sur le fonctionnement d’un bâtiment ?
Vue de la Maison de l’hospitalisation privée à Montpellier