Dr. Christian LE DORZE, président du conseil de surveillance de Vitalia
Avec le CoStratE, l’hospitalisation privée s’est donnée les moyens stratégiques de son avenir. Comment avez-vous procédé ?
Environ 50 personnes ont travaillé durant plusieurs mois au sein de quatre ateliers thématiques. Le fruit de ce travail a été présenté au comité exécutif de la FHP en septembre dernier pour statuer, arbitrer et entériner notre rapport. L’idée de départ est simple : il s’agissait de réunir autour de la table l’ensemble de nos parties prenantes et considérer ensemble notre avenir ! Des directeurs d’établissements indépendants, de groupes, des médecins, des représentants d’usagers, des industriels ont structuré leur réflexion autour de 11 enjeux. Notre objectif était d’en établir clairement les enjeux puis d’élaborer des éléments de langage identiques à tous, pour optimiser nos dialogues avec nos collaborateurs et nos interlocuteurs auprès de la puissance publique, des médias, des organisations professionnelles, etc.
A partir des constats partagés, quelles sont vos principales orientations ?
Nous avons préalablement défini ce qu’est l’hospitalisation privée : des entreprises de santé d’intérêt général. Nous avons défini la place des usagers et nos relations avec eux. A ce propos, une Fondation des usagers du système de santé, portée par la FHP et sous l’égide de la Fondation de France, est créée et sera lancée officiellement en janvier 2014. Nous avons défini la place du corps médical. Comment renforcer la place des médecins dans le cadre contractuel, ou encore plus particulièrement dans celui des CME ? Nous avons aussi clairement exprimé la volonté de l’hospitalisation privée d’élaborer un nouveau pacte social. Concernant les coopérations entre établissements, nous avons arrêté une position de grande prudence au regard des coopérations public/privé au vu des évolutions observées au cours des derniers mois et une position d’encouragement des coopérations privé/privé. Nous souhaitons inciter notre secteur à largement participer aux missions de service public mais avec des garanties de transparence et d’équité. Sur le principe, notre position est claire : la mission prime sur le statut. Concernant l’excellente approche du parcours de soins, nous restons réservés sur qui coordonne et défendons une allocation de chaque acteur pour sa partie propre. Sur le financement, retenons simplement une volonté de maintenir la T2A, la prééminence du tarif sur la subvention et naturellement son caractère équitable ainsi qu’une visibilité sur trois ans. Enfin, un comité scientifique sera créé au sein de la FHP et viendra soutenir et accompagner un engagement fort de notre secteur dans la recherche et l’innovation.
Fort de ce rapport stratégique, quelle est la suite envisagée ?
Notre démarche est structurée jusqu’au bout. Ce rapport donnera lieu à l’élaboration d’un plan triennal stratégique, donc une feuille de route. Pour cela, nous avons créé dix groupes de travail thématiques qui ont pour mission de définir cinq actions et cinq mesures par action. 60 personnes dont certains experts extérieurs à notre fédération travaillent à l’heure actuelle à ce déploiement opérationnel. Nous reviendrons à nouveau devant le comité exécutif de la FHP en janvier pour présenter nos résultats. Enfin, une journée dédiée est prévue au printemps pour exposer cette démarche stratégique et opérationnelle à l’ensemble des adhérents.