Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO
© Marc Fersten
Mobilisation des cliniques… et des infirmières
C’est contrainte et forcée que la profession menace de l’arrêt des stages d’infirmier(e)s à partir du 1er mars. En réaction, des organisations d’infirmier(e)s s’élèvent contre cette « prise en otage », message relayé par les médias professionnels et la presse régionale, mais qui ont par là même exposé aussi les enjeux de notre secteur. Nous rappelons tous que le gouvernement, seul, est responsable et coupable de cette situation. La balle est dans son camp et nous attendons dans les heures, les jours qui viennent, ses réponses à nos demandes. Intox : certaines organisations laissent entendre que, sans stagiaires, la qualité des soins diminuerait ! Nous ne serions simplement pas aux normes si nous comptions sur les stagiaires pour assurer la qualité et la sécurité des soins. À l’inverse, certaines écoles ont manifesté spontanément leur soutien : « Sur notre territoire, nous entretenons d’excellentes relations avec nos écoles d’infirmières. Elles ont compris nos enjeux et, spontanément, ont décroché leur téléphone pour nous exprimer leur soutien. Bien qu’elles reconnaissaient ne pas pouvoir fonctionner sans nous, elles nous ont exprimé leur volonté de continuer à travailler ensemble », déclare Franck Zanibellato, directeur de la clinique de Tournan-en-Bry (77). Au compteur, 820 établissements sont mobilisés, soit 80 % du secteur et plus présicément : 74 % MCO, 74 % SSR, 87 % psy.
Les sages-femmes ne désarment pas
Elles réclament toujours haut et fort un statut de praticien hospitalier. Selon les organisateurs, elles étaient entre 2 000 et 5 000 à manifester encore dans les rues de Paris. Leur collectif souligne « la partialité des représentants du ministère dans ces réunions […]. Depuis le début, ils semblent avoir décidé ‘ce qui est bien’ pour les sages-femmes, ignorant la revendication de la majorité des sages-femmes en grève depuis quatre mois, leur niant la compétence de décider pour elles-mêmes ».
Le tiers payant généralisé : un dossier miné
La généralisation du tiers payant est prévue d’ici à 2017 (seuls 35% de médecins le pratiquent aujourd’hui). « Elle contribuera à un meilleur accès aux soins, en particulier pour les trop nombreux ménages pour lesquels l’avance de frais – avant remboursement – constitue un frein » répète la ministre Marisol Touraine. La base ne partage pas cet engouement : 69 % des praticiens considéraient qu’il s’agissait « plutôt d’une mauvaise chose » et 60 % assuraient ne pas faire confiance à la ministre (sondage IFOP/Quotidien du Médecin, janvier 2014). Aujourd’hui, toujours aucune réponse sur les modalités de paiement des praticiens. La CSMF plaide pour un paiement différé, après le remboursement versé, et souhaiterait réserver le tiers payant aux seuls patients précaires. La FMF, comme l’UFML, y voient un instrument de chantage de l’assurance maladie auprès des médecins. La Mutualité française y voit « un véritable révélateur des dépassements d’honoraires ».
Christophe Jacquinet, DG d’ARS démis de ces fonctions
Mr Jacquinet, DG de l’ARS Rhône-Alpes, était démis de ses fonctions en Conseil des ministres le 14 février. Il revenait sur les raisons de son éviction dans une interview auprès d’APM, puis Hospimédia pour dénoncer un «limogeage politique » alors que des désaccords s’étaient fait jour entre l’ARS et de grands élus locaux de l’actuelle majorité. Il déclare notamment avoir été désavoué sur trois dossiers où le critère prépondérant de décision était un critère politique : l’investissement de 200 millions d’euros pour la modernisation des Hospices civils de Lyon sur lequel il voulait y regarder à deux fois, la fermeture de la maternité de Die, l’administration provisoire du CH de Roanne. «Ce dont souffre fondamentalement le système de santé actuel, […] c’est d’abord d’un manque chronique de décisions efficaces et sincères de la part des autorités de tutelles et de régulation », déclare-t-il.
Booster les CRUCQ
Claire Compagnon a été chargée par le gouvernement d’une mission sur la démocratie sanitaire. Elle estime à 16,5 millions d’euros le besoin annuel du financement de la démocratie sanitaire. Pour l’an II de la Démocratie sanitaire,185 pages et 9 recommandations :
- mettre en place un mécanisme de concertation obligatoire au cœur des décisions de santé
- positionner les représentants des usagers dans les lieux de décisions
- mettre en œuvre une commission des usagers au sein des établissements de santé à la hauteur des enjeux de qualité, de sécurité, des soins et de respect des droits
- favoriser le travail en commun entre usagers et soignants au plus près du malade
- développer une politique de formation et de recherche en faveur de la participation des usagers à destination des professionnels et des représentants des usagers
- inscrire la représentation des usagers au niveau d’un territoire et garantir l’effectivité de leurs droits
- permettre aux plus vulnérables de s’impliquer dans les mécanismes de participation au système de santé et garantir ainsi l’effectivité de leurs droits
- démocratie participative et dialogue avec les acteurs de la société civile : se doter des outils d’une citoyenneté active
- donner les moyens de la participation aux usagers et aux citoyens
Un nouveau Mediator© ?
La revue médicale indépendante Prescrire a appelé au retrait des médicaments à base d’antiémétique dompéridone (Motilium© – Johnson & Johnson -, Peridys© / Biperidys© – Pierre Fabre -, autres marques et génériques) en raison de risques cardiaques élevés, notamment de mort subite. La revue Prescrireévalue qu’entre 25 et 120 décès en 2012 ont été imputables en France à ce produit apparenté aux neuroleptiques.
Le SML et l’UNAPL interpellent les candidats aux municipales
À l’approche des élections municipales, le SML publie une « Lettre ouverte aux élections municipales du 20 mars 2014 » et pose la question suivante : « Êtes-vous favorable au maintien d’une offre libérale de proximité, respectée et entendue et pour laquelle des investissements suffisants seront déployés tant au niveau national que local, tout en garantissant son indépendance de décision et de fonctionnement ? ». Même si la santé est décidée au niveau national « les édiles locaux jouent un rôle de premier plan » déclare le SML. La récente enquête Harris/UNAPL de son côté montre que 74% des professions libérales considèrent que le programme économique des candidats jouera un rôle important dans leur choix d’un candidat.
Le développement durable : gage de maîtrise des dépenses et d’amélioration continue
L’optimisation des dépenses par une démarche de « responsabilité sociale des organisations » (RSO) traduit le concept du développement durable dans nos organisations. Elle nécessite outils, indicateurs, expertises, dont s’est doté le C2DS qui travaille à la construction avec l’AFNOR d’une déclinaison sectorielle de L’ISO 26000. Soyez les premiers établissements à vous y engager. Contact :Marc Wasilewski.