Vous restez ? Nous aussi !

L’actualité de cette semaine était marquée par le remaniement ministériel. Pour éviter une mauvaise blague de 1er avril, l’annonce de la composition du nouveau gouvernement a attendu le 2. Le Quotidien du médecin, impatient, annonçait dès le 1er avril la suppression pure et simple du ministère de la Santé. « L’assurance maladie est en déficit permanent, c’est devenu un gros problème. La solution est rapidement apparue qu’il fallait supprimer le problème», citait l’article canular ! Dans notre secteur, une seule question était sur toutes les lèvres : Marisol Touraine va-t-elle rester ? Quel bilan « social-libéral » a-t-elle pu présenter au nouveau Premier ministre pour le convaincre qu’elle embrassait la nouvelle ligne politique ? Pas celui d’avoir aidé ou favorisé nos entreprises privées de soin ! Avec une cote de confiance estimée à 25 % selon le dernier sondage du Quotidien du médecin, elle bénéficie d’une popularité supérieure à celle de Roselyne Bachelot et très supérieure à celle de Philippe Douste-Blazy qui avait plongé à 15 %. Le président de la République a fixé trois objectifs, dont un relatif à la justice sociale, au sein de laquelle, après l’éducation, la santé sera prioritaire. Une déclaration par trop laconique pour échafauder plans et stratégies, ou succomber à l’espoir de voir reconnaître notre rôle essentiel à la survie de la sécurité sociale. Rappelons que si la convergence des tarifs permettait l’économie de sept milliards, la prise en charge de notre activité par l’hôpital public et selon ses modalités, mènerait la sécurité sociale à la banqueroute. Plus prosaïquement et pour ce qui concerne le ministère de la Santé, sans doute faut-il s’attendre à une continuité dans le changement à moins que se soit l’inverse. Madame la ministre, bravo vous restez, et nous aussi !

Lamine GHARBI
Président du syndicat national FHP-MCO 

Un tiers des cliniques MCO en déficit en 2012 selon la DREES
Si la part des cliniques en déficit reste « globalement stable en 2012 » (30 %), cette part « augmente légèrement dans le secteur MCO, passant de 32 % à 33 % alors qu’elle diminue pour les cliniques de SSR et de psychiatrie », écrit la DREES dans son récent rapport. La rentabilité nette des structures MCO a baissé de 0,7 point par rapport à 2011, pour représenter 1,9 % du CA. La rentabilité nette passe de 2,1 % en 2011 à 1,1 % en 2012 pour les cliniques pluridisciplinaires. Pour les cliniques spécialisées, la rentabilité nette passe de 1,7 % en 2011 à 0,6 % en 2012. Le résultat d’exploitation a baissé d’un point en deux ans et est estimé à 2,6 %. La capacité d’autofinancement (CAF) qui est restée « relativement stable », autour de 4 % du CA, pour l’ensemble du secteur, « diminue dans les cliniques MCO, passant de 3,9 % en 2011 à 3,7 % en 2012 ».
À consulter : La situation économique et financière des cliniques privées en 2012

Pertinence des actes contre dégressivité
La FHF, la FEHAP et Unicancer écrivent à la ministre afin que la notion de gains de productivité ne fasse pas partie des objectifs du futur dispositif de dégressivité tarifaire mais qu’en revanche, la pertinence des actes soit prise en compte. « Cette notion (de gains de productivité) nous apparaît être en profonde contradiction avec l’esprit de la mesure, tel qu’il ressortit des débats parlementaires lors de l’adoption de l’article législatif, et notamment de vos déclarations devant la représentation nationale, relatives au fait que l’amélioration de la pertinence des indications, des actes et des séjours, est l’objectif et l’orientation de travail de votre ministère concernant cette disposition de dégressivité tarifaire », soulignent ces organismes. La FHP-MCO, quant à elle, a manifesté son opposition au dispositif et a produit des recommandations.

Les violences augmentent dans les structures privées selon l’Observatoire du CNOM
La nouveauté est la forte augmentation de ces actes d’incivilité dans les établissements de santé – en hausse dans les structures privées et en baisse dans les structures publiques (dont les urgences) : 20 % des actes en 2013 contre 16 % en 2012. Dans la majorité des cas, le facteur déclencheur est un «reproche relatif à la prise en charge », suivi par le vol puis le refus de prescription. Ces violences sont verbales pour la plupart (69 % en 2013), suivies par les vols et tentatives de vol (en baisse à 21 %), les agressions physiques (en baisse également, 11 %) et les actes de vandalisme (stables, 11 %).

Emprunts toxiques, les hôpitaux demandent à l’État d’alléger la facture
Les hôpitaux se sont fortement endettés durant les années 2000 pour moderniser leurs établissements. Ils sont aujourd’hui plombés par 1,5 milliard d’euros d’emprunts toxiques dont les taux d’intérêt ont explosé durant la crise ou avec des droits de sortie exorbitants, soit un quart de leur endettement total. La FHF demande à ce que les établissements puissent bénéficier du fonds d’aide créé pour les collectivités locales mais abondé seulement à hauteur de 100 millions. Des discussions avec Bercy sont en cours.

Les cotisations des complémentaires santé flambent
Selon le comparateur Assurland, le coût moyen d’une cotisation s’élève à 650 euros par an et n’a cessé d’augmenter ces dernières années (près de 40 % en huit ans), à un rythme bien supérieur à celui de l’inflation. 
Les complémentaires santé sont en train de devenir le premier poste d’assurance de nombreux ménages. Les observateurs expliquent le phénomène par l’augmentation du coût des techniques, le vieillissement de la population et donc l’augmentation des dépenses, le déremboursement de la sécurité sociale mais également les frais de fonctionnement. Selon une récente enquête du journal professionnelL’Argus de l’assurance, les frais de gestion des contrats santé représentent de 7 à 27 % du prix des cotisations, avec de très nombreux organismes où elles pèsent plus de 20 %. A titre de comparaison, les frais de gestion de la sécurité sociale, qui gère l’assurance maladie, s’élèvent à 4 % des cotisations.

La FHF propose 5 milliards d’économies dans le champ de la Santé
La FHF finalise un ensemble de propositions visant à réaliser 5 milliards d’euros d’économies sur cinq ans dans le champ de la santé et se fondant sur des «mesures structurelles ». « Dans le droit fil de notre plateforme, nous avons voulu porter un ensemble de propositions pour que les hôpitaux participent à l’effort de redressement et à la maîtrise des dépenses publiques », explique le président de la FHF à APM. « Nous avons envie d’audace et sommes dans une démarche volontaire ».

Appel à candidatures pour de nouveaux experts HAS
La HAS recherche les nouveaux membres de sa commission de certification des établissements. Elle vient de lancer un appel à candidatures afin d’accueillir 20 nouveaux experts permanents à la rentrée de septembre 2014. Vous pouvez postuler jusqu’au 15 mai 2014.

Bloc opératoire : une enquête sur les harcèlements
Le Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France (SNARF) a lancé en novembre 2013 une enquête sur le harcèlement dans les blocs opératoires. Cette enquête concerne les blocs opératoires d’établissements publics ou privés. Peuvent y répondre les médecins, les internes, les externes, les infirmiers spécialisés ou non spécialisés, les brancardiers et les aides-soignants. L’enquête porte sur tous les types de discrimination ou de harcèlement (moral, sexuel, lié à une religion, à une appartenance politique, syndicale…). Elle concerne également les personnes qui ont été témoins d’actes de harcèlement ou de discrimination. Les résultats seront présentés lors du prochain congrès de la SFAR en septembre. Remplir le questionnaire sur le site de la SFAR.

Lutte contre le tabac : aux structures hospitalières de montrer l’exemple
Le C2DS lance une campagne Hôpital non fumeur pour mobiliser les établissements de santé à la lutte contre la dépendance à la cigarette en milieu hospitalier et les inciter à mettre en place des mesures de prévention (voir les dix éco-gestes), d’information et de sevrage destinées aussi bien aux patients qu’aux professionnels. Avec 35 % de professionnels de santé dépendants du tabac, il est de bon sens de commencer par l’aide au sevrage tabagique au sein des établissements. Une hospitalisation doit devenir le lieu et le moment idéal pour arrêter de fumer. Au-delà de sa visée curative, l’hospitalisation serait également l’occasion d’un stage préventif où le patient apprendrait à devenir acteur de sa propre santé. Cette campagne Hôpital non fumeur vient s’inscrire logiquement dans l’esprit des mesures prises ces derniers mois par le gouvernement dans la lutte contre le tabagisme.