Le fonctionnement de l’organisme est soumis à un rythme biologique, calé sur un cycle circadien alternant veille-sommeil, température centrale et métabolisme de base pendant environ 24 heures. Toutes nos activités métaboliques, physiologiques et psychologiques ont des rythmes circadiens et passent, chaque 24 h, par un sommet et un creux. Ces pics ne surviennent pas au hasard et répondent à une structure temporelle.
L’horloge interne, métronome de l’organisme
Située dans l’hypotalamus et composée de deux noyaux suprachiasmatiques, l’horloge interne de l’homme impose le rythme circadien à l’organisme, tel un chef d’orchestre. Des messages directs ou indirects sont envoyés entre les deux noyaux et les différentes structures de l’organisme. Ainsi, les neurones suprachiasmatiques innervent directement des régions cérébrales spécialisées dans différentes fonctions comme l’appétit, le sommeil ou la température corporelle. La transmission du rythme circadien aux structures plus éloignées des noyaux suprachiasmatiques passe, entre autres, par la production cyclique d’hormones.
Une resynchronisation permanente
Selon les individus, le cycle imposé par l’horloge interne dure spontanément entre 23h30 et 24h30. Autant dire que si l’horloge interne contrôlait seule le rythme biologique, sans être remise à l’heure, l’homme se décalerait tous les jours et chacun finirait ainsi par dormir à un horaire différent de la journée ou de la nuit. L’horloge interne est donc resynchronisée en permanence sur un cycle de 24 heures.
Grâce à la lumière – synchroniseur le plus puissant – à l’activité physique et à la température extérieure, l’horloge interne humaine peut se resynchroniser en permanence.
La chronopharmacologie
Les oscillations circadiennes du fonctionnement de l’organisme et de chaque organe rendent l’organisme plus ou moins sensible à certains médicaments au cours du cycle de 24 heures. Pour plusieurs molécules, des études ont permis d’identifier des schémas horaires d’administration optimaux pour une tolérance maximale et une toxicité minimale.
Ce concept est par exemple utilisé en cancérologie pour certains anti-cancéreux, pour une chronothérapie personnalisée : certaines molécules s’avèrent 5 fois moins toxiques lorsqu’elles sont perfusées la nuit autour de 4 heures du matin, plutôt qu’à 4 heures de l’après-midi.
Consulter le site Unité de Recherche « Rythmes Biologiques et Cancers » de l’Inserm