Objets connectés, quantified self et télémédecine

Dans le cadre de la journée e-santé 2014 organisée par CCM Benchmark, une table ronde réunissant des experts de différents horizons santé a été organisée, abordant concrètement les services possibles du quantified self,  la frontière médicale / bien-être des objets connectés et l’utilité du recueil des données de ces objets connectés.

Définitions des termes

Objet connecté : objet qui permet de récupérer, stocker, transférer et traiter, sans discontinuité entre les mondes physiques et virtuels, les données s’y rattachant.

Automesure : mesure par le patient d’un paramètre santé. Elles existent depuis 1933, avec les premières mesures de tension artérielle par le patient à domicile.

Quantified self : mesure par le patient d’un paramètre forme, dans le but de modifier son comportement (poids, tabac, sommeil, sport…).

Télémédecine : médecin et patient ayant un contact à distance.

La révolution de la télémédecine, du quantified self et des objets connectés est comparable à la révolution des réseaux sociaux : l’informatique a créé une stratégie ciblée pour copier sur les réseaux sociaux nos comportements, en s’intéressant à notre psychologie. Maintenant l’informatique s’intéresse à notre santé pour créer un besoin en ciblant une optimisation de nos bonnes pratiques (mesure quotidienne de la courbe du poids par exemple).

 

Public usager

La typologie du public utilisant ces nouveaux outils est à l’origine uniquement technophile, utilisateurs de smartphones. Maintenant le public s’est élargi, et ces outils touchent tous ceux souhaitant se surveiller pour maintenir une bonne hygiène de vie, en prévenant des éventuels ennuis de santé.

70% des foyers français ont une balance et 7 millions de français ont un tensiomètre non connecté.

 

Usages et limites

Les objets connectés permettent aujourd’hui de suivre sa tension, son rythme cardiaque, la qualité de sa respiration, de son sommeil ou encore sa masse graisseuse. Cependant, la tendance évolue vers le couplage automesure / éducation à long terme, comme le prouvent les couverts connectés.

Du côté du quantified self, des montres ou des bracelets permettent de calculer le nombre de pas effectués pendant la journée, la distance parcourue, le temps d’activité, les calories brûlées mais aussi calculer pendant la nuit les heures de sommeil et la qualité de celui-ci. Ces bracelets et montres sont pour la plupart synchronisés avec votre smartphone, ordinateur ou tablette.

Mais un appareil connecté n’est jamais seul : il y a le patient, le médecin, les capteurs, l’appareil récepteur et le programme informatique, ce qui peut constituer un frein à l’innovation. Les mésusages marketing des datas peuvent évoluer vers des propositions commerciales dangereuses, sans possibilité de régulation.

Aux balbutiements du quantified self et de la télémédecine, le patient écrivait ses automesures de tension artérielle sur un petit carnet, puis les téléphonait à son médecin. Maintenant – grâce aux objets connectés – le tensiomètre envoie directement les données au médecin prescripteur, simplifiant les étapes et révolutionnant la relation soignant / soigné.