Faut-il investir dans les nouvelles technologies plutôt que dans les murs des hôpitaux ?

Christian Anastasy, Directeur Général de l’ANAP, a appelé lors d’une audition parlementaire à l’Assemblée Nationale à ce que l’investissement soit axé sur les nouvelles technologies plus que dans les murs des hôpitaux.

Auditionné le 17 février dernier par la Mecss (Mission d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale) sur la dette des établissements publics de santé, Christian Anastasy a suggéré d’arrêter l’investissement massif dans la rénovation des murs des hôpitaux, pour investir cet argent dans les technologies de l’information afin de favoriser les prises en charge à domicile.

En effet, le parc hospitalier public regroupe actuellement environ 60 millions de mètres carrés construits, par rapport à 40 millions de mètres carrés dans les années 1990 alors que la durée moyenne de séjour a baissé sur cette période de 10 à 4 jours a observé Christian Anastasy :  « Il y a beaucoup de m² construits et c’est très cher à entretenir ».

De plus, avec le « virage » ambulatoire à l’hôpital,  « Il y a de moins en moins besoin de murs : les gens rentreront moins à l’hôpital et seront en revanche pris en charge plus longtemps à leur domicile », a-t-il noté.

C’est pourquoi Christian Anastasy appelle à se poser cette question : « Faut-il maintenir tout le temps un patrimoine hospitalier qui sera de moins en moins fréquenté ou faut-il aider les gens à rester chez eux dans des conditions de vie qui les satisfassent davantage ? »

La solution de Monsieur Abastasy serait donc de sortir d’une culture française immobilière pour investir dans les nouvelles technologies, dans la prise en charge des pathologies chroniques, dans le développement de l’éducation thérapeutique à distance et dans la télémédecine. Cet investissement plus immatériel que matériel rendrait selon lui les gens « plus heureux chez eux ».

Une raison écologique a aussi été évoquée lors de cette audition parlementaire : « Le patrimoine hospitalier construit, souvent mal isolé, consomme énormément d’énergie fossile et sera confronté demain au paiement d’une taxe carbone très élevée. Est-il raisonnable de maintenir autant de m² dès lors que demain ils vont coûter de plus en plus cher à la collectivité ? » souligne le Directeur Général de l’ANAP.

 

Christian Anastasy a par ailleurs jugé nécessaire d’avoir une vision avec le cycle d’exploitation d’un côté et le cycle de maintien de l’investissement de l’autre, avec une frontière étanche entre les deux afin de ne pas jouer de l’un sur l’autre, au détriment de l’un.