Po-si-ti-vez

La bonne humeur est un indicateur de performance. C’est donc le menton en avant que nous allons relever les challenges qui nous attendent : soigner sans faille nos patients, co-construire avec nos praticiens l’avenir de notre secteur, gérer nos entreprises et sauver nos bilans 2015.

Concrètement, nous avons en ligne de mire la loi de santé. Nous demeurons extrêmement vigilants sur l’évolution des amendements, combatifs sur la défense de nos intérêts et réaffirmons notre soutien aux initiatives que prendraient nos praticiens pour défendre les leurs.

Parallèlement, il s’agira de trouver urgemment des marges de manoeuvre face au plan triennal d’économies imposé par le ministère. Les administrateurs de la FHP-MCO auront deux jours, les 10 et 11 septembre, lors du séminaire stratégique annuel, pour écrire la feuille de réussite 2015-2016. Quels sont nos leviers de performance ? Quels sont les verrous à faire sauter ? Comment défendre et développer nos autorisations ? Comment se positionner face aux GHT ? Comment se faire mieux connaître des décideurs politiques ?

Plus que jamais, nous devrons être efficients sur tous les fronts. L’heure des solutions a sonné car de l’avenir, nous en avons à revendre ! Lucides, nous le sommes, agiles, nous n’en doutons pas, et combatifs, nous le démontrerons avec la montée en puissance de l’opération « 1000 recours ».

Enfin, citoyens et de surcroît professionnels de santé, nous ne pouvons pas ignorer les vagues de réfugiés qui déferlent en Europe, ni les négociations des 192 pays qui se tiendront dans dix semaines à Paris pour maintenir le réchauffement de notre planète en-dessous de 2 degrés. Ces deux sujets seront donc ajoutés aux débats de notre séminaire de cette semaine, car la grandeur d’un secteur se mesure aussi à l’aune de son engagement dans l’Histoire.

Bonne rentrée à tous.

Ségolène Benhamou
Présidente du syndicat national FHP-MCO

Décès du Dr André Talazac

Nous avons appris la triste nouvelle, ce samedi, du décès du Dr André TALAZAC, 88 ans, président de l’Union hospitalière privée pendant 12 ans jusqu’en 2001. Il a également été maire de sa commune, Lavaur de 1971 à 1976. Le docteur André TALAZAC était un humaniste, un homme de valeurs, un soignant avant tout. Impliqué sur le terrain, chirurgien, directeur de clinique, ayant participé activement à la création du cancéropôle de Toulouse, il fut également président de l’Institut européen de la santé et très impliqué dans la vie des organismes collecteurs des fonds d’assurance formation de l’hospitalisation privée. Il a dirigé pendant de nombreuses années la polyclinique du Vaurais, poste qu’il a continué à occuper après la fusion avec la clinique de l’Union (31). Nous garderons un souvenir d’un homme généreux, engagé et au service d’autrui.

L’ACTU SANTÉ

Urgences : une bulle médiatique

Le Figaro lançait maladroitement (?) une polémique sur la fermeture de 67 services d’urgences. Le ministère d’une part, et les ARS concernées d’autre part, ont mis fin rapidement à ce buzz médiatique en indiquant qu’en dehors du rapport Grall de l’été, aucun chantier sur le sujet n’était lancé.
Les 15 services privés pointés du doigt sont sereins. Ils ne connaissent aucune difficulté de personnel y compris durant le mois d’août et accueillent pour une grande part plus de 10 000 passages : par exemple, 12 000 à Pézenas, à Pau ou à Cérêt, entre 12 et 13 000 à Périgueux comme à Lambres-lez-Douai, ou encore presque 10 000 à Prades, établissement isolé.
La Drees publiait en août une étude montrant que pour 7 patients sur 10, les soins dans les services d’urgences débutent dans l’heure qui suit leur arrivée, 75 % sont enregistrés dans les 5 min et seulement 5 % dans les 15 min, enfin 90 % des patients sont évalués en moins de 30 min (données 2013 sur les 734 services). Parallèlement, l’AMUF réclamait un « plan d’urgence pour les urgences » et dénonçait des délais qui s’allongent alors que la France compte 18 millions de passages en 2014 contre 12 millions en 2002. Des conditions de travail qui aggravent la fuite des urgentistes publics. Enfin, le passage de ces derniers aux 39 h va nécessiter la création de 277 ETP ! Où vont-ils les chercher ? Pas chez nous !

Une première victoire à savourer

Il aura fallu 18 longs mois pour obtenir une première simplification des normes en dialyse : le délai de renouvellement des générateurs passe de 7 à 10 ans ! Une goutte d’eau au regard de l’ampleur et de l’urgence du chantier.
Rappelons que le code de la santé publique faisait 1500 pages en 1985 contre 3000 en 2015.  En 30 ans, notre administration a donc produit une page supplémentaire par semaine  !
Enfin, alors que nous finissions de digérer les 180 décrets de la loi de 2009, nous attendons avec délice que celle de 2015 accouche des siens.

La campagne aux URPS est lancée

Tous les syndicats médicaux ont déjà organisé une conférence de presse de rentrée. Pas de temps à perdre alors que les médecins voteront le 12 octobre aux URPS. Le SML, FMF, le Bloc et l’UFML annonçaient à l’université d’été du PS un blocage sanitaire le 3 octobre (reconductible en fonction de la mobilisation), doublé d’une grande marche, demandant le retrait de la loi de santé. En préparation de la convention médicale 2016, le SML et FMF revendiquent une revalorisation des honoraires à la hauteur des pratiques européennes.
De leur côté, la CSMF et MG France, appellent à des réaménagements de la loi de santé et à une désobéissance civile. La CSMF demande une remise à plat de la rémunération des médecins. et MG France dépose un recours pour obtenir au bénéfice des généralistes une consultation à 25 euros égale à celle des spécialistes.

La montagne accouche d’une souris

Seuls 5 dossiers de maison de naissance ont été déposés alors que l’appel à projets s’achève mi septembre. En effet, quand les maternités privées développent des espaces et des parcours « nature », pourquoi construire de nouvelles structures ?

RSE : RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES

Transition énergétique : la taxe carbone en 2020 pourra vous coûter plus de 100 000 euros

Dans le prolongement des Grenelle de l’environnement, la loi de transition énergétique, ardemment discutée, était publiée au JO le 18 août 2015. Elle fixe une réduction des émissions de C02 de 40 % en 2030 et met en place dès 2020 une taxe carbone pour atteindre cet objectif. Les cliniques qui ne seraient pas en capacité en 2020 d’apporter les preuves de leur réduction d’émissions de gaz à effet de serre de 20 %, se verront imposer une taxe carbone de 100 à 200 000 euros. Le calcul est simple : une clinique de 200 lits produit environ 3 000 tonnes de C02/an, la tonne est taxée 56 euros. Les établissements de santé privés pionniers, Pasteur à Toulouse, St Roch à Cambrai, HPNP à Sarcelles, l’Anjou à Angers, Navarre à Pau, Blois, Clémentville et St Roch à Montpellier, etc. sont d’ores-et-déjà dans les clous pour 2020.

Et vous ? Diminuer les émissions de C02 de son organisation signifie agir sur le bâtiment (qui pèse nationalement pour 20 % dans les émissions), les transports (17 %), le choix de son énergie (12 %), et les déchets (4 %).

Que faire ? Cartographier et mesurer ses consommations énergétiques prioritairement est la première étape incontournable. Les publier ensuite dans l’Observatoire de la performance développement durable en santé de la FHP, créé avant l’été, est essentiel. Outre la possibilité de se benchmarker, ces données sont nécessaires collectivement pour se mobiliser, anticiper et surtout négocier. Enfin, 2020, c’est demain, engagez votre établissement dans la campagne 2for10 (twoforten.fr) du C2DS qui propose des éco-gestes simples, puis enclenchez une démarche plus structurée.

Ce que prévoit la loi : baisser de 40 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 et de 75 % d’ici 2050 (base 1990) ; réduire de 50 % la consommation d’énergie d’ici 2050
; diminuer le recours aux énergies fossiles ; porter à 32 % la part des énergies vertes dans la consommation d’énergie.

Même si la France émet peu de C02 en raison de l’importance de son parc nucléaire, l’objectif est très ambitieux. Trois étapes sont planifiées : 2015-2018, 2019-2023, 2024-2028. Notez enfin, la conférence mondiale sur le climat, la COP 21, à Paris en décembre, qui réunira 192 pays avec comme objectif de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2 degrés.