URPS 2015, un nouveau paysage

URPS : un nouveau paysage

Si MG France garde sa place hégémonique chez les généralistes, la CSMF perd la sienne chez les spécialistes mais conserve la tête de liste dans de nombreuses régions. Le Bloc monte en puissance et confirme sa représentativité des praticiens de plateau technique lourd. Il réunit les anesthésistes de AAL et les chirurgiens de l’UCDF et dépasse les 60 % dans de nombreuses régions. Des alliances ont été passées entre Le Bloc et la FMF ce qui a vraisemblablement boosté les résultats en nette progression de la FMF. Le SML, pour sa part, stabilise ses voix. Les cartes sont rebattues et de nouvelles alliances vont se dessiner dans la perspective des négociations conventionnelles qui décident du financement des médecins pour les cinq ans qui viennent.

Polémique autour des chiffres

Les médecins libéraux connaissent les mêmes affres de calcul que les cliniques. La CNAM rappelle à quatre mois de l’ouverture des nouvelles négociations conventionnelles (février 2016) que les revenus des médecins ne se mesurent pas seulement à l’aune de leurs honoraires mais en ajoutant aussi les rémunérations sur objectifs, les majorations, etc. Bref de 23 euros, le total monte pour la CNAM à 31,50. A l’inverse, les médecins, une fois toutes les charges soustraites, estiment leur revenu à 7,50 euros la consultation. Autre polémique de chiffres. La CNAM déclare une baisse de 17 % des feuilles de soins le 5 octobre, jour de grève des médecins, quand la ministre ne parle que de quelques dizaines de réquisitions et les coordinations régionales de médecins de 90 % de fermetures des cabinets.

Désertification médicale : chapitre 2

La ministre de la Santé s’apprête à révéler le contenu du « pacte territoire santé 2 » dans quelques semaines qui fera suite à celui de 2012. Convaincue que la réponse à la désertification médicale n’est pas liée au numerus clausus, la ministre n’exclut cependant pas de le faire évoluer à la marge dans certains territoires. Il s’agira de « renforcer les objectifs, faire preuve de plus de volontarisme sur certaines mesures pour lesquelles on a de bons résultats ». Pour rappel, l’édition 2015 de l’Atlas de la démographie médicale édité par le Conseil de l’Ordre pointe, qu’avec 281 087 médecins inscrits à l’Ordre en 2014 et avec unnumerus clausus qui a presque triplé en 10 ans, la France n’a jamais compté autant de médecins. Toutefois, la question demeure sur leur répartition et sur leur âge. Les objectifs de création de maisons de santé devraient être revus à la hausse, pourtant elles semblent peu attractives pour les jeunes médecins qui ne s’orientent pas plus que leurs aînés vers les maisons médicales qui fonctionnent en réalité avec des professionnels âgés de 50 ans en moyenne.