RSE : Régions, à vous de jouer

Le gaspillage alimentaire, ça coûte cher

Actionner des leviers au niveau régional pour motiver les établissements de santé à mener des actions de développement durable, les bons exemples ne manquent pas, de même des établissements engagés, moteurs de projets.

La région Midi-Pyrénées est pionnière DD à bien des titres. Le réseau qualité régional REQUAMIP, association fédérant plus de 400 établissements de la région sur les thèmes sanitaires et médico-sociaux présentait ce vendredi lors d’une conférence de presse à la Clinique de L’Union à Saint-Jean (31), les résultats d’une campagne sur le gaspillage alimentaire menée pendant un an et au sein de laquelle 219 hôpitaux, cliniques, maisons de retraite se sont engagés. 113 établissements se sont livrés à une « grande pesée régionale » avec des résultats impressionnants : 1 450 tonnes de déchets alimentaires par an, dont 81 tonnes de pain (ce qui équivaut à 324 000 baguettes) ! Ces résultats sont en adéquation avec ceux de la restauration collective en établissement de santé qui enregistre le plus gros volume de pertes et gaspillages parmi toutes les formes de restauration collective : 264 g par personne et par repas en moyenne, selon le rapport 2011 du ministère de l’Agriculture. Un établissement moyen de 100 lits peut produire jusqu’à 23 tonnes pas an de déchets alimentaires ce qui « coûte » 8 tonnes d’équivalent CO2.
Outre la nécessité d’agir pour lutter contre les impacts environnementaux, l’objectif de cette campagne est d’anticiper la réglementation qui contraint les établissements sanitaires et médico-sociaux produisant plus de 20 tonnes de bio déchets au 1er janvier 2015 et plus de 10 tonnes en 2016 à organiser le tri et la valorisation de leurs bio déchets. Par ailleurs, les enjeux économiques liés à la gestion des déchets augmentent avec le renforcement de la redevance spéciale (RS) perçue auprès des entreprises et des établissements publics dont les déchets sont éliminés dans le cadre du service public. Cette redevance spéciale s’ajoute à la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) depuis 1992. Les collectivités ont la possibilité d’ajouter à la TEOM, une tarification incitative et une part variable, calculées en fonction du poids ou du volume des déchets et du nombre d’enlèvements. Les établissements risquent donc de voir augmenter fortement le coût lié au traitement de leurs déchets. Par ailleurs, un annuaire de prestataires et solutions de valorisation des bio déchets dans les territoires en Midi-Pyrénées a été réalisé et remis aux établissements.
Enfin cette campagne invite les établissements à envisager l’alimentation comme un premier geste de soins. Une action reproductible dans d’autres régions !

Pour en savoir plus : Dossier presse de la campagne 

Plan régional santé environnement (PRSE) en ordre de marche

Réduire de la façon la plus efficace possible les impacts des facteurs environnementaux sur la santé, promouvoir les démarches régionales en santé environnement, telle est l’ambition du Plan régional santé environnement (PRSE), déclinaison par territoire du 3eplan national du même nom (PNSE 3), – établi par les ministères chargés de l’écologie, de la santé et de l’agriculture pour la période 2015-2019-, et dont l’instruction a été publiée le 27 octobre dernier. Le PRSE 3 reposera pour son élaboration et son suivi sur la mobilisation des différents acteurs de territoire dont les ARS. Concrètement comment les professionnels de santé peuvent-ils  agir ? Des appels à projets santé environnement dans les territoires seront lancés et porteront sur plusieurs des 107 actions du PNSE, issus des quatre axes du plan : enjeux de santé posés par les pathologies en lien avec l’environnement ; enjeux de connaissance des expositions et des leviers d’action ; enjeux de recherche en santé environnement ; enjeux pour les actions territoriales, l’information, la communication et la formation.